Tennis - WimbledonLancé à fond, Federer peut voir très loin
Le Bâlois n'a pas tremblé en première semaine. Son tableau semble ouvert pour aller jusqu'au bout.
- par
- Par Arnaud Cerutti ,
- Wimbledon

Roger Federer poursuit sa promenade de santé à Wimbledon. Après avoir fait du petit bois de Dusan Lajovic et Lukas Lacko aux tours précédents, le Bâlois a réglé ce vendredi en deux temps trois mouvements le sort de Jan-Lennard Struff (ATP 64) pour s'inviter à nouveau en 8es de finale de son tournoi préféré (6-3, 7-5, 6-2). Il affrontera lundi le gaucher français Adrian Mannarino, qui s'est pour sa part offert Daniil Medvedev. «Je l'ai déjà joué ici et j'avais failli perdre contre lui à Bâle, a-t-il remarqué. C'est un formidable combattant, je serai sur mes gardes.»
Aucun set concédé
Ce vendredi, et comme lors de ses deux précédents affrontements avec l'Allemand, à Halle en 2016 puis en début d'année à l'Open d'Australie, le No 2 ATP n'a pas cédé la moindre manche. La chaleur par moments étouffante de Londres n'a même pas pesé sur ses presque 37 ans. Au contraire, «RF» respire la (grande) forme. Bien que sa première balle ait été un poil (mais un tout petit poil) moins flamboyante qu'en 32es et 16es de finale, il n'a jamais laissé le doute s'engouffrer dans sa raquette. Grâce à sa solidité dans l'échange, notamment à ce coup droit qui claque, et à une palette de coups qui demeure incomparable, l'octuple lauréat du tournoi a livré une nouvelle performance très propre, sous les yeux notamment de son ancien entraîneur Stefan Edberg. Très à l'aise au filet, Federer n'a toujours pas concédé le moindre set à Church Road depuis 2016! «J'ai de nouveau livré un très bon match en étant très propre sur ma mise en jeu et en saisissant les opportunités qui se sont offertes à moi», s'est-il félicité.
Alors que l'on avait imaginé un Struff capable de se montrer plus coriace que ne l'avaient été Lajovic et Lacko au début de la semaine, tout s'est en réalité une fois de plus très vite décanté en faveur du Suisse, puisqu'il a réalisé le premier break de la rencontre au sixième jeu, ceci grâce à deux coups gagnants signés de suite, dont une merveille de passing de revers sur sa première opportunité de subtiliser l'engagement de l'Allemand. Suffisant pour s'offrir la manche initiale en à peine vingt-quatre minutes.
Un bon coup à jouer
La suite, bien qu'un peu plus accrochée, ne convoqua aucune alerte dans le camp de Federer, lequel donna l'impression de pouvoir quasiment faire la différence à n'importe quel moment afin de creuser l'écart et dégoûter son cadet de neuf ans. Struff, vaillant certes mais trop limité notamment au filet, paya la note en fin de deuxième manche. Après avoir laissé filer une balle de break au septième jeu, le Suisse lui donna un coup sur la tête au moment opportun, à 5-5, sur un retour de revers des plus délicieux.
Avec deux sets en poche, le tenant du titre – qui n'a eu à écarter aucune balle de break et s'est même permis de faire renaître le SABR - distilla quelques fulgurances pour mieux finir le bal (avec deux aces), au bout de 1 h 34 de jeu. Dans une partie de tableau qui a vu Marin Cilic et Sam Querrey disparaître prématurément, il aura un véritable coup à jouer, surtout s'il continue de produire le même tennis. Mais tout cela, c'est de la musique d'avenir. Notamment car avec Novak Djokovic et Rafael Nadal de l'autre côté du tableau, il faudra souquer ferme pour s'offrir une neuvième couronne.