Réussite: L'apéro à vie fait des petits

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RéussiteL'apéro à vie fait des petits

Forts de leur succès, les cofondateurs du bar communautaire Ta Cave, à Lausanne, vont ouvrir à Genève, avant de s'attaquer aux capitales européennes.

Anne-Charlotte Müller
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Anne-Charlotte Müller
Pour Yannick Passas (à g.) et Guillaume Luyet, si le financement participatif atteint les 1200 personnes, le bar à vin Ta Cave devrait ouvrir ses portes à Genève en avril.

Pour Yannick Passas (à g.) et Guillaume Luyet, si le financement participatif atteint les 1200 personnes, le bar à vin Ta Cave devrait ouvrir ses portes à Genève en avril.

Darrin Vanselow

Ça cartonne pour Yannick Passas et Guillaume Luyet, cofondateurs du bar communautaire Ta Cave. En 2014, ils ouvraient à Lausanne le premier bistrot bar de Suisse financé par crowdfunding. Avec, pour les donateurs, la promesse d'un apéro à vie. Et maintenant, c'est à Genève qu'ils ont décidé de remettre le couvert. «On a vu que c'était rentable en début d'année dernière, et que l'on pouvait aisément reproduire le concept ailleurs. On ne pensait pas que ça allait marcher aussi bien!» sourit Guillaume Luyet.

Vendredi, les deux amis ont lancé leur deuxième crowdfunding qui, comme la première fois, s'organise autour du concept de l'apéro à vie. Le contributeur devient membre fondateur en versant 250 francs. En échange, Ta Cave lui offre autant de fois qu'il le souhaite un verre de vin par jour pour lui et un ami.

Sceptiques convaincus

Cette offre un peu particulière avait fait couler beaucoup d'encre lors de son lancement il y a trois ans. «Au début, certains étaient sceptiques et n'ont pas participé au financement. Aujourd'hui, ils s'en mordent les doigts», souligne Guillaume Luyet. Mais qu'ils se rassurent, ils peuvent de nouveau tenter leur chance en contribuant au financement de la nouvelle enseigne genevoise, au 10 du boulevard Georges-Favon et, par la même occasion, avoir accès aux deux établissements.

Si le bar à vin lausannois a été financé par une communauté de 800 personnes, celui de Genève – deux fois plus grand – devra atteindre le quota de 1200 participants au minimum et de 2000 au maximum pour ouvrir en avril. En quatre jours, le nombre de contributeurs avait déjà atteint 781 personnes. «On a fait plus fort que la première fois, où on avait eu les 800 inscriptions en 6 jours.» Autant dire que Yannick Passas et Guillaume Luyet sont confiants dans la réussite de leur deuxième crowdfunding.

Yannick Passas, 33 ans, travaille comme vigneron œnologue à la Maison du Moulin, un domaine viticole situé à Coinsins (VD). Guillaume Luyet, 34 ans, est diplômé de l'École hôtelière de Lausanne, dans laquelle il a suivi un cursus d'entreprenariat pendant six mois.

Au lieu de faire appel aux banques pour un prêt classique, ils ont préféré donner la possibilité de participer à leurs futurs clients. «Nous voulions ouvrir notre établissement avec des personnes qui ont déjà validé le concept. Si le financement fonctionne, cela veut dire qu'il correspond à la demande. Notre crowdfunding fait office d'étude de marché.»

Ambitions internationales

Après Genève, les deux entrepreneurs ne comptent pas s'arrêter là. Ils rêvent d'implanter le concept à Zurich, à Berne et à Bâle et, par la suite, à l'étranger: Londres, Rome et Paris. «Dans chaque nouveau lieu, la communauté aura son stamm, un endroit où l'esprit de Ta Cave est transmis», détaille Yannick Passas. Pour que les collaborateurs reflètent l'esprit de Ta Cave, les deux amis ont élaboré un book avec des consignes précises. «Nous voulons être sûrs que le savoir-faire est maîtrisé par les tenanciers qui prennent le relais.»

Quel est donc l'esprit de Ta Cave? Avant tout, le lieu doit être convivial. Il est géré par un tenancier et un sommelier. Ceux-ci s'attachent à faire connaître des produits spécialement sélectionnés par Yannick Passas et Guillaume Luyet. Afin de favoriser les discussions, la musique n'est pas trop forte et une imposante table en bois permet aux gens qui ne se connaissent pas de se retrouver assis côte à côte pour discuter.

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