Barcelone - L’architecte star Ricardo Bofill meurt des suites du Covid

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BarceloneL’architecte star Ricardo Bofill meurt des suites du Covid

L’architecte espagnol à la renommée internationale avait conçu notamment le quartier d’Antigone, à Montpellier, et l’aéroport de Barcelone. Il est décédé vendredi matin à l’âge de 82 ans.

«Je crois savoir faire deux choses: (…) concevoir des villes (…) et tenter d’inventer des langages architectoniques différents et ne jamais les répéter», disait Ricardo Bofill.

«Je crois savoir faire deux choses: (…) concevoir des villes (…) et tenter d’inventer des langages architectoniques différents et ne jamais les répéter», disait Ricardo Bofill.

AFP

L’architecte espagnol à la renommée internationale Ricardo Bofill, qui a notamment conçu en France les espaces d’Abraxas à Noisy-le-Grand ou le quartier Antigone à Montpellier, est décédé. Il est mort vendredi à l’âge de 82 ans de complications liées au Covid-19, a annoncé son fils Pablo.

«Architecte star», très renommé – mais parfois critiqué – en France, l’Espagnol Ricardo Bofill a signé des centaines de réalisations dans le monde avec pour obsession de mettre l’homme au centre de l’espace. «L’architecture est la victoire de l’homme sur l’irrationnel», aimait-il dire, porté par l’obsession de créer un «langage» architectural différent organisant l’espace autour de l’homme.

Au fil de sa carrière, Bofill est entré dans le club très fermé des «architectes stars» dont font partie Norman Foster, Renzo Piano ou Jean Nouvel. «Le «star-system» m’a attrapé en France en 1974. À cette époque, les architectes commençaient à être importants, à avoir un rôle prépondérant dans la société et cela m’a forgé une grande réputation», affirmait-il dans un entretien publié en mai 2020 par le quotidien espagnol «ABC».

Anti-franquiste convaincu

Né le 5 décembre 1939 à Barcelone d’un père architecte catalan et d’une mère vénitienne, Ricardo Bofill Levi entre en 1957 à l’École d’architecture de Barcelone, d’où il est exclu pour militantisme anti-franquiste, avant de poursuivre ses études à Genève.

De retour dans sa ville natale, dans une Espagne toujours sous la coupe du dictateur Francisco Franco, il crée en 1963 son atelier d’architecture, le «Ricardo Bofill Taller de Arquitectura». Cet atelier, avec des antennes à Paris, Montpellier, New York, Tokyo, Chicago ou Pékin, a signé plus de 1000 projets dans le monde entier.

On doit notamment à l’atelier de Ricardo Bofill l’aéroport de Barcelone, le Théâtre national de Catalogne, le Palais des Congrès à Madrid ou les gratte-ciel Donnelley et Dearborn à Chicago. En France, Bofill a signé de grands ensembles d’habitat social, comme les espaces d’Abraxas à Noisy-le-Grand, en banlieue de Paris, où ont été tournées plusieurs scènes de «Brazil», film culte de Terry Gilliam (1985), ou le quartier Antigone à Montpellier.

Fait docteur honoris causa par l’Université polytechnique de Catalogne en septembre dernier, Bofill avait alors souligné que «face au modèle de ville-dortoir», il avait fait «le pari de créer des quartiers avec des fonctions mêlées, mais toujours en défendant la continuité urbaine, la rue et la place» comme lieu de vie sociale.

Ne jamais se répéter

«Je crois savoir faire deux choses: (…) concevoir des villes (…) et tenter d’inventer des langages architectoniques différents et ne jamais les répéter», soulignait-il en juin dernier lors d’une conférence à Barcelone. Un rejet de la répétition qui lui faisait aimer Antoni Gaudí, Catalan comme lui, qu’il qualifiait de «plus grand génie de l’histoire» qui «ne répétait jamais deux éléments ou formes».

Récompensé par de nombreux prix d’architecture internationaux, Ricardo Bofill était Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres français.

(AFP)

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