AsileLarge soutien pour une famille serbe
Des politiciens valaisans de tous les partis se mobilisent afin de trouver une solution pour un Serbe et sa famille. Mais pour le canton, il n'y a plus rien à faire.
- par
- Eric Felley

Miroslav Cvetkovic, ici avec femme et enfants, a aussi ses parents en Suisse et ne comprend pas pourquoi il doit partir.
«Le cas de la famille Cvetkovic est symptomatique et démontre les effets pervers de la longueur de la procédure d'asile.» La socialiste Esther Waeber-Kalbermatten, cheffe du Département valaisan de la sécurité, des affaires sociales et de l'intégration (DSSI), est confrontée à une situation pour le moins inédite. Le monde politique valaisan, à gauche comme à droite, se mobilise pour soutenir une famille serbe depuis peu sous le coup d'une expulsion forcée. Toutes les voies de droit ont été utilisées par le père, Miroslav Cvetkovic, jusqu'au Tribunal administratif fédéral (TAF), ainsi que devant la commission cantonale qui traite des cas de rigueur, qui lui a refusé un permis humanitaire.
Famille très bien intégrée
La trentaine, Miroslav Cvetkovic habite à Vernayaz avec sa famille. Il est venu en Suisse il y a neuf ans. Celle qui allait devenir son épouse est venue de Serbie, ils se sont mariés, et ils ont maintenant une fille de 4 ans et des jumeaux de 2 ans. «Toute ma famille, mon père, ma mère, mes oncles sont en Suisse, à Yverdon, à Meyrin, à Flamatt, avec des permis B ou C. Je ne comprends pas pourquoi moi, je dois partir.»
Miroslav travaille comme maçon sur les chantiers. Pour son contremaître, Roland Volluz, à l'origine d'un collectif de soutien: «Il a suivi des cours de français, une formation professionnelle, réglé ses dettes d'asile, il paie ses impôts et il n'a pas de casier judiciaire.»
Le syndicat Unia a également décidé de soutenir cette action. Son secrétaire, Blaise Carron, estime que «son parcours est exemplaire de volonté et d'intégration. C'est un gars dynamique, tout sauf un assisté.» Plus significatif, sur le plan politique, la Commission de justice du Grand Conseil, à l'unanimité, a décidé d'intervenir auprès de la cheffe. Son vice-président, Serge Métrailler, (PDC) explique: «Nous demandons des éclaircissements sur la procédure, pourquoi elle a été si longue, et soudain tout s'accélère. Et nous lui demandons aussi s'il existe encore une solution pour cette famille dans le respect du droit.»
Ces différentes actions laissent sceptique le chef valaisan du Service de la population et des migrations (SPM), Jacques de Lavallaz: «En faisant une exception, on risque d'ouvrir la boîte de Pandore car ce cas n'est pas unique. Beaucoup de procédures ont duré trop longtemps.» Enfin, pour Esther Waeber-Kalbermatten, la situation n'est plus négociable: «Mme et M. Cvetkovic n'ont aujourd'hui plus de recours possible et le canton doit malheureusement exécuter leur renvoi. Lors du dépôt de leur demande d'asile, ils ont été clairement avertis des conséquences d'un refus, ils connaissaient donc les règles du jeu. Le mieux pour eux serait maintenant de se préparer au départ, afin que ce dernier ne se fasse pas sous la contrainte, et de profiter des aides au retour dont la famille peut bénéficier.» Le collectif de soutien envisage de déposer la semaine prochaine une pétition signée par 1300 personnes pour tenter encore une dernière chance devant le Grand Conseil valaisan.