Le Servette FC, 123 ans d'existence et 17 titres de champion au palmarès, est pour la première fois de son histoire relégué sportivement. Comble de l'infamie, les Genevois ont été torpillés par le rival de toujours, Lausanne-Sport, vainqueur 3-0 du derby lémanique de la 35e journée de Super League.

A l'image d'une saison catastrophique où gestion discutable et malchance se sont relayées sans discontinuer, le destin des Grenat a définitivement embrassé une issue tragique pour une question de détails, de centimètres, de réussite. Poussés par leurs supporters, les Genevois ont frappé les premiers, par Geoffrey Tréand, dont le missile est venu heurter de plein fouet la transversale d'Anthony Favre. On ne jouait que depuis 39 secondes à la Pontaise.

Que ce serait-il passé si le Français avait ouvert le score? Le fameux déclic auquel Sébastien Fournier affirme ne pas croire se serait-il quand même produit dans les têtes servettiennes? Lausanne, loin d'être un modèle de solidité mentale, ne se serait-il pas effondré? Impossible de répondre, puisque seule compte la réalité du terrain. Où la réaction vaudoise fut fulgurante.

Centre de Sébastien Meoli, tête du... Genevois Jocelyn Roux, 1-0 à la 9e. Un ballon traître dans la surface et un tir de Roux, 2-0 à la 26e. Autre situation confuse devant le porter Barroca et but de Meoli, 3-0 à la 31e. Le LS s'est sauvé avec panache, sans la moindre pitié, en se rappelant soudainement le football qui en avait fait une des équipes agréables à suivre durant l'automne.

Les joueurs de Sébastien Fournier, à qui on ne peut reprocher que leurs propres limites intrinsèques, paient en définitive très cher la succession d'erreurs commises par les têtes pensantes du deuxième club le plus titré du football suisse.

De l'incohérence de la gestion Majid Pishyar ayant presque abouti à une deuxième faillite aux mauvais choix de Hugh Quennec au moment de nommer des responsables sportifs, le SFC n'avait en réalité que très peu de chances de conserver sa place dans l'élite. 35 matches, 21 défaites pour 6 victoires, pires défense et attaque de Super League, dernier du classement depuis la première journée: le club du bout du lac n'avait tout simplement pas le niveau et personne de sensé n'oserait affirmer le contraire.

Il retrouvera dès cet été une Challenge League qu'il a quittée au terme de l'exercice 2010/11 et qui semble bien mieux convenir à son gabarit actuel. Laissant à contre-coeur au Lausanne-Sport le titre honorifique de seul club du pays à n'avoir jamais été relégué sportivement.

Nul doute possible, ce 29 mai 2013 fera date dans les mémoires grenat et a donné un sérieux coup de vieux à la légende du 2 juin 1999, jour de sacre genevois en terres vaudoises.