En tête du cortège, Guillaume, jeune Parisien fraîchement débarqué à Lausanne, est l'initiateur du rassemblement lancé via les réseaux sociaux. «J'étais présent à la première manifestation de mercredi et j'ai senti qu'il fallait faire quelque chose dimanche aussi», a-t-il expliqué ce dimanche 11 janvier à l'ats.

Brandissant un exemplaire de «Charlie Hebdo», il explique qu'il est un lecteur régulier du journal satirique, qu'il «achète souvent». «Celui-ci date de septembre 2012, c'est un dessin de Charb, que j'avais eu l'occasion de rencontrer», a-t-il ajouté.

Sur la place de la Riponne, des bougies ont été allumées en hommage aux victimes des actes de terrorisme, cette semaine à Paris. «On peut tous ensemble vivre ensemble», lance une manifestante. «Je suis Charlie» proclament des nombreuses affiches et autocollants.

Le président du Conseil d'Etat vaudois, Pierre-Yves Maillard, s'est glissé parmi les anonymes. «Aujourd'hui, il y a des foules qui se battent pour les fondements de la démocratie. A notre place, sans excès, mais avec clarté, nous voulons dire au nom des autorités vaudoises que nous sommes de ce combat, pour la démocratie et contre tous les fanatismes, contre tous les sectarismes», a-t-il dit.

«J'étais un lecteur occasionnel de «Charlie», mais il n'y a pas besoin de ça pour comprendre ce qui se passe. On voit bien de quoi il s'agit: il s'agit d'intimider, de faire peur, d'empiéter sur toutes nos libertés», a-t-il poursuivi.

«Cette menace a des visages divers selon les moments de l'histoire, mais c'est toujours la volonté de combattre la démocratie et la liberté. Si les populations se mobilisent, les autorités doivent aussi montrer leur soutien et leur engagement», a conclu Pierre-Yves Maillard.

D'autres personnalités comme la conseillère d'Etat Béatrice Métraux ou encore le médecin René Prêtre ont participé au défilé. D'autres manifestants se sont rassemblés à Nyon et quelque 200 personnes se sont réunies à Genève à la suite d'un appel lancé sur Facebook.

Dessinateurs rassemblés

A Morges, la Maison du dessin de presse a dédié la journée de dimanche aux dessinateurs de «Charlie Hebdo» abattus mercredi. Environ 500 personnes sont venues pour discuter avec la dizaine de dessinateurs qui étaient présents. Parmi eux figuraient Raymond Burki, Alex ou encore Hubert Froidevaux, de Plonk & Replonk.

«C'était un moment d'échanges. Il en est ressorti que le dessin de presse va continuer. Les récents événements ne vont pas le freiner», a résumé Charlotte Contesse directrice de l'institution.