Birmanie: Le Bangladesh renvoie les migrants rohingyas

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BirmanieLe Bangladesh renvoie les migrants rohingyas

Les 70 réfugiés qui fuyaient les violences en Birmanie ont été arrêtés et forcés à repartir chez eux. Le pape affiche sa solidarité.

Considérés comme des étrangers eb Birmanie, les Rohingas n'ont pas accès au marché du travail, aux écoles, aux hôpitaux et la montée du nationalisme bouddhiste a attisé l'hostilité à leur encontre.

Considérés comme des étrangers eb Birmanie, les Rohingas n'ont pas accès au marché du travail, aux écoles, aux hôpitaux et la montée du nationalisme bouddhiste a attisé l'hostilité à leur encontre.

Keystone

Le Bangladesh a arrêté et forcé 70 migrants rohingyas à retourner en Birmanie où ils avaient fui les violences, a indiqué dimanche la police. Peu auparavant, les troupes birmanes de l'autre côté de la frontière avaient tiré sur des civils fuyant le pays.

Les violences se déroulent à Rakhine, Etat de l'ouest de la Birmanie secoué depuis plusieurs années par de fortes tensions entre la minorité musulmane des Rohingyas et les bouddhistes majoritaires.

La police a intercepté des Rohingyas samedi soir après qu'ils ont traversé la ligne de démarcation de la frontière, où des soldats birmans s'étaient livrés plus tôt à des tirs de mortiers et d'armes automatiques en direction de villageois tentant de fuir l'Etat de Rakhine pour le Bangladesh.

Ces villageois ont été arrêtés à environ quatre kilomètres à l'intérieur du territoire bangladais, en route vers un camp de réfugiés à Kutupalong, où des milliers de Rohingyas vivent déjà dans des conditions sordides, a indiqué le chef de la police locale, Abul Khaer. «Tous les 70 ont été arrêtés et ensuite refoulés en Birmanie par des gardes-frontières», a-t-il déclaré. «Ils nous imploraient de ne pas les renvoyer en Birmanie», a confié un policer.

Au moins 100 morts

Depuis vendredi, des combats entre forces de l'ordre birmanes et Rohingyas ont fait au moins 100 morts et contraint des milliers de civils de la minorité musulmane à fuir vers le Bangladesh.

Mais les autorités bangladaises ont refusé à la plupart d'entre eux de pénétrer dans le pays, des milliers de civils restant bloqués à la frontière, pour l'essentiel des femmes et des enfants.

Le pape affiche sa solidarité

Le pape François a affiché dimanche sa solidarité et demandé le respect des droits des Rohingyas. Il envisage selon la presse un voyage en Birmanie et au Bangladesh fin novembre.

«De tristes nouvelles sont arrivées sur la persécution de la minorité religieuse de nos frères Rohingya», a déclaré le pape devant des milliers de fidèles réunis sur la place Saint-Pierre pour l'angélus du dimanche midi.

«Je voudrais leur exprimer toute ma proximité. Et nous tous demandons au Seigneur de les sauver et d'inspirer des hommes et des femmes de bonne volonté pour qu'on les aide à ce que tous leurs droits soient respectés», a-t-il ajouté.

Apatrides

Considérés comme des étrangers au sein de la Birmanie, à plus de 90% bouddhiste, les Rohingyas sont apatrides même si certains vivent dans ce pays depuis des générations. Ils n'ont pas accès au marché du travail, aux écoles, aux hôpitaux et la montée du nationalisme bouddhiste ces dernières années a attisé l'hostilité à leur encontre.

Mais les arrivées de Rohingyas ne sont guère vues d'un bon oeil par le Bangladesh, nation en majorité musulmane qui a déjà accueilli des dizaines de milliers de réfugiés de cette minorité.

(ats)

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