Beachvolley«Le bikini, c'est notre uniforme»
Simone Kuhn et Nadine Zumkehr se sont confiées quelques jours avant de décoller pour Londres, où elles défendront les couleurs de la Suisse aux Jeux olympiques.
- par
- Sandra Imsand

Simone Kuhn (à gauche) et Nadine Zumkehr ont été éliminées rapidement du tournoi de Klagenfurt. Elles auront ainsi quelques jours pour se reposer avant les Jeux de Londres.
Le tirage au sort des groupes pour le premier tour de la compétition olympique a eu lieu jeudi soir à Klagenfurt. La paire suisse se retrouve dans le pool B, avec les Chinoises Chen Xue/Xi Zhang (n° 2 mondiale), les Grecques Vasiliki Arvaniti/Maria Tsiartsiani et les Russes Anastasia Vasina/Anna Vozakova.
Vous avez été éliminées rapidement du tournoi de Klagenfurt, qui sert en quelque sorte de répétition générale des JO. Déçues ?
Nadine Zumkehr: Oui, évidemment, mais c'est aussi positif, car on va pouvoir rentrer se reposer un peu à la maison. Nous aurons deux jours de plus pour nous vider la tête avant de prendre le vol pour Londres lundi midi. Ce sera moins stressant.
Allez-vous en profiter pour vous entraîner encore un peu?
Simone Kuhn: Peut-être un peu de musculation, pas plus. A notre arrivée à Londres, nous aurons cinq jours pour nous entraîner dans les conditions réelles, dans les bons terrains.
Est-ce un avantage pour vous que ce soit à Londres, aussi près de la Suisse?
Kuhn: Oui, c'est pratique. Le voyage n'est pas long, il n'y a pas de décalage horaire. Ma famille, mes amis et mon copain viennent me soutenir.
Zumkehr : c'est vrai qu'on aimerait bien entendre un «hopp Suisse» dans le public, ça nous ferait plaisir.
Vous avez obtenu des bons résultats ces derniers temps : une victoire à Rome, une 3e place à Gstaad. C'est bon pour le moral?
Zumkehr : Oui, c'est précieux. Ça prouve que toutes les équipes sont très proches et que tout est possible.
Kuhn : Il y a 4 à 6 équipes qui sont clairement au-dessus du lot. Pour les battre, il faut qu'elles déjouent. Mais il y a ensuite un groupe d'une douzaine d'équipes, dont nous faisons partie, dont les résultats dépendent de la forme du jour. Notre saison nous prouve que nous sommes en forme, ça donne confiance, mais nos attentes n'ont pas changées.
Quelles sont-elles ces attentes, justement ?
Kuhn: Pas différentes du reste de la saison. Nous espérons intégrer le top 10. Aux JO, il n'y a que deux paires américaines et deux paires brésiliennes, ça nous facilite la tâche. Avec une cinquième place, qui correspond à un diplôme, nous serions très satisfaites. Mais ce serait mentir que de dire que ne rêvons pas de médaille. Chaque athlète le fait, sinon il ne pratiquerait pas son sport. Mais il y a tellement de critères en jeu, c'est comme une loterie, qui commence déjà par le tirage au sort, ici à Klagenfurt.
Pour atteindre votre pic de forme fin juillet, pour les JO, avez-vous changé votre préparation par rapport aux autres années?
Zumkehr: Non, ce serait dangereux de tout bouleverser. Une préparation olympique dure quatre ans. Avec nos entraîneurs et préparateurs, on a essayé des trucs différents durant cette période pour voir ce qui nous convenait le mieux. Mais il était important de ne pas se focaliser uniquement sur les JO, sinon le début de la saison aurait été difficile à vivre.
Kuhn: Surtout qu'on avait besoin d'obtenir les minimas pour pouvoir y aller à Londres, on devait se concentrer là-dessus.
Le règlement concernant le port du bikini a changé dans votre sport. Désormais, il est également autorisé de porter des shorts et T-shirts. Qu'en pensez-vous?
Zumkehr: La question concernant nos tenues est sans doute celle à laquelle j'ai eu le plus à répondre dans ma carrière (rires)! Pour nous, porter un bikini, c'est tellement normal, c'est notre uniforme. C'est pratique en plus, on transpire, le sable nous colle dessus, il faut qu'on soit à l'aise. Et les personnes qui viennent nous voir uniquement car nous jouons en bikini, j'espère qu'ils reviendront car ils seront séduits par la qualité de notre jeu (rires)! Mais je suis contente que le règlement ait changé, afin de pouvoir accueillir des filles qui, pour des raisons éthiques ou religieuses, ne pouvaient pas pratiquer notre sport.
Kuhn : Quand le règlement est rentré en vigueur, je me suis dit «chouette, je vais pouvoir décider de mettre un short quand je le souhaite». Mais en fait non, il faut pouvoir prouver que c'est pour des raisons éthiques ou religieuses. Et quand il fait très froid, et que jouer en short et T-shirt nous éviterait de grelotter, c'est l'organisateur du tournoi qui doit donner son feu vert. Le choix ne nous appartient pas.