SyrieLe bilan des raids russes s'alourdit
Au moins 29 civils ont été tués mercredi près de Damas, la plupart par des raids russes. En représailles, un groupe rebelle a tué jeudi 14 soldats.
Au moins 29 civils ont été tués mercredi dans l'enclave assiégée de la Ghouta orientale, près de Damas, la plupart par des frappes aériennes russes, a indiqué une ONG. En représailles, le groupe rebelle Jaich al-Islam a tué jeudi 14 soldats dans des attaques contre des barrages militaires près de la Ghouta.
«29 civils ont été tués mercredi dans la Ghouta orientale, 20 d'entre eux par des frappes aériennes russes visant la ville de Misraba, et les autres par des tirs du régime sur deux autres villes», a affirmé jeudi le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane. Un premier bilan faisait état de la mort de 23 civils. Selon l'OSDH, parmi les victimes figurent sept enfants, onze femmes et un volontaire des Casques blancs, une organisation de secours dans les zones rebelles. Il y a également des dizaines de blessés.
Région assiégée
Selon Rami Abdel Rahmane, les «frappes aériennes russes ont visé des immeubles d'habitation à Misraba», une ville contrôlée par le groupe rebelle Jaich al-Islam, puissant dans la Ghouta. Rami Abdel Rahmane a indiqué que «le QG de Jaich al-Islam est situé dans la périphérie de la ville et non à l'intérieur».
Dernier fief de la rébellion près de Damas, la Ghouta orientale est assiégée par les troupes du régime de Bachar el-Assad depuis 2013. Elle est notamment contrôlée par le groupe djihadiste Fateh al-Cham, l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, et par les groupes rebelles islamistes Ahrar al-Cham et Jaich al-Islam.
L'armée syrienne, soutenue par des avions russes, a intensifié ses opérations sur la Ghouta orientale. Elle y a lancé mercredi une offensive pour briser le siège d'une de ses bases, à Harasta, encerclée par les insurgés à la lisière ouest de l'enclave. Plus de 250 militaires y seraient pris au piège, a détaillé le directeur de l'OSDH.
Quelque 400'000 personnes vivent dans la Ghouta orientale, dernier fief des insurgés près de la capitale syrienne touché par de graves pénuries alimentaires et médicales et soumis à des bombardements
Sept avions russes détruits
Au moins sept avions russes ont été détruits par des bombardements rebelles, le 31 décembre, sur la base aérienne de Hmeimim, en Syrie, rapporte pour sa part mercredi le quotidien russe Kommersant, citant deux sources «militaro-diplomatiques». Il s'agit des pertes matérielles les plus lourdes de l'aviation russe depuis le début de son intervention aux côtés des forces gouvernementales, à l'automne 2015.
Et jeudi, Moscou a annoncé la mort de deux militaires russes lors de cette même attaque. Le ministère avait auparavant annoncé que deux pilotes d'un hélicoptère Mi-24 avait trouvé la mort le 31 décembre en Syrie dans un accident dû à une défaillance mécanique.
Damas et Idleb aussi
Les violences ont touché également la capitale Damas, où une femme a été tuée et 22 personnes blessées dans la chute d'un tir d'obus tiré par les rebelles sur la vieille ville, selon l'agence officielle Sana.
Enfin dans le nord-ouest de la Syrie, l'armée syrienne et ses alliés poursuivent leur offensive contre les rebelles dans la province d'Idleb. Les rebelles ont fait état d'une cinquantaine de civils tués dans les bombardements aériens ces vingt derniers jours.
Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques pro-démocratie, le conflit en Syrie s'est complexifié avec l'implication de pays étrangers et de groupes djihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 340'000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.