Allemagne: Le Bundestag vote aujourd'hui sur l'aide à la Grèce

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AllemagneLe Bundestag vote aujourd'hui sur l'aide à la Grèce

Quelque 631 élus du Bundestag sont convoqués afin d'approuver le 3e plan d'aide de 93 milliards de francs.

Angela Merkel et son ministre des Finances Wolfgang Schaeuble.

Angela Merkel et son ministre des Finances Wolfgang Schaeuble.

AFP

Les députés allemands doivent approuver ce mercredi 19 août le troisième plan d'aide à la Grèce.

Le vote donnera la mesure de la grogne des conservateurs à l'égard de leur chef, la chancelière Angela Merkel.

Les 631 élus du Bundestag sont convoqués pour une nouvelle session extraordinaire. Il s'agit de la seconde après celle du 17 juillet où ils ont autorisé les négociations sur ce troisième plan d'aide, qui doit atteindre 86 milliards d'euros (93 milliards de francs) sur trois ans.

Mme Merkel s'adressera aux députés en début de séance, peu après 9h. Elle a peaufiné ses arguments dans une interview à la télévision publique dimanche soir, saluant l'évolution du gouvernement grec qui «a travaillé complètement différemment que lors des mois précédents».

Le oui de la chambre basse du Parlement allemand ne fait aucun doute, car la «grande coalition» gouvernementale réunissant les sociaux-démocrates (SPD) et les Unions chrétiennes (CDU d'Angela Merkel et son alliée bavaroise CSU) dispose de 504 sièges sur 631. Et même une partie de l'opposition approuve l'aide à la Grèce.

La grogne monte

Côté SPD, l'affaire est entendue. Le chef du groupe parlementaire Thomas Oppermann a estimé mardi soir qu'on avait «cette fois-ci un meilleur programme». Et son parti avait déjà voté oui lors des tours précédents.

Mais depuis plusieurs semaines la grogne monte dans les rangs conservateurs, malgré les nouveaux sacrifices douloureux imposés aux Grecs. Le 17 juillet, 60 des 311 députés CDU-CSU avaient dit non, contre seulement 29 lors du vote de février sur l'allongement des programmes d'aide à Athènes.

Avertissement sévère

Le secrétaire général de la CDU, Peter Tauber, a lancé un avertissement sévère. Voter contre le texte «reviendrait à poignarder dans le dos la chancelière», dont 60% des Allemands se disent satisfaits.

Le chef du groupe parlementaire CDU-CSU, Volker Kauder, n'a pas non plus ménagé ses efforts. «Ceux qui ont voté non (le 17 juillet) ne peuvent pas rester dans les commissions où il faut maintenir une majorité, c'est-à-dire celle du Budget ou celle des Affaires européennes», a-t-il mis en garde.

«Atmosphère lourde»

Dans un entretien au quotidien Tagesspiegel, le député CDU Gunther Krichbaum, président de la Commission des Affaires européennes, décrit «une atmosphère lourde» au sein de son groupe.

Klaus-Peter Willsch, un autre député CDU, qui de longue date a basculé dans le camp du non, estime quant à lui que les menaces de Volker Kauder ne changeront rien.

«Les 60 qui ont voté non il y a trois semaines se sont aussi engagés face à leurs électeurs. Rien n'a vraiment changé en Grèce. Celui qui modifie maintenant sa position dit aussi aux citoyens de sa circonscription: je plie devant la direction» du parti, a-t-il récemment expliqué au magazine Der Spiegel.

Les déviationnistes

Les partisans du non, les «Abweichler» (déviationnistes) comme les surnomme la presse, surfent sur une opinion publique largement convaincue d'avoir déjà trop payé pour la Grèce.

Selon un sondage de l'Institut Infratest Dimap paru juste avant le vote du 17 juillet, 49% des personnes interrogées considéraient que le Bundestag ne devait pas approuver les nouvelles négociations sur le troisième paquet d'aide (46% pour un vote favorable).

(ats)

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