BienneLe campus aura six ans de retard
Un permis de construire a été délivré, mais la construction d’une haute école pour 2000 étudiants en architecture et en informatique n’est pas pour demain.
- par
- Vincent Donzé
Un vaste chantier est à l’arrêt derrière la gare de Bienne.
Une palissade a été installée pour camoufler ce terrain vague.
Le chantier s’est arrêté en 2019 en raison de divergences juridiques.
Sur le papier, c’est un jour à marquer d’une pierre blanche, à Bienne: quatre ans après la demande formulée par le canton de Berne, le projet de Campus bénéficie désormais d’un permis de construire délivré par la préfecture pour la totalité du projet destiné à 600 enseignants et 2000 étudiants des départements «Architecture, bois et génie civil» et «Technique et informatique».
«En délivrant le permis de construire, la préfecture confirme que le projet est conforme à toutes les prescriptions de la législation sur les constructions et sur l’aménagement du territoire», analysent les autorités cantonales. Mais si la préfecture a rejeté deux oppositions, l’entrée en force du permis de construire reste suspendue en raison d’un recours qui peut monter jusqu’au Tribunal fédéral…
Expropriation ratée
«Campus Bienne» est un projet de la Haute école spécialisée bernoise (BFH). La procédure d’octroi d’un permis de construire était suspendue en raison de divergences juridiques et d’une expropriation ratée.
Les autorités évoquent un plan de quartier entretemps entré en vigueur, mais deux obstacles ont retardé ce chantier. Primo: un propriétaire soleurois opposé à l’expropriation de son immeuble locatif a obtenu gain de cause l’automne dernier au Tribunal fédéral, lequel a estimé que cette procédure appartenait au canton et non pas à la ville. La demande formulée correctement est en cours. Secundo: les entreprises générales ont jugé insuffisante l’enveloppe de 233,5 millions, le projet étant renchéri par l’obligation d’utiliser du bois suisse.
Limiter les coûts
Avec une mise en chantier en 2026, «la réalisation du Campus Bienne risque de durer jusqu’en 2029», annonce aujourd’hui la Direction des travaux publics et des transports. Pour gagner du temps, la procédure de sélection d’une entreprise totale a déjà démarré. Pendant cette phase d’appel d’offres, les entreprises de construction peuvent proposer des mesures d’optimisation du projet afin de limiter les coûts, déjà réduits de 20 millions.
Sur la base de l’offre de l’entreprise choisie, il sera possible de définir les coûts selon les conditions du marché. Le canton pourra ensuite demander un crédit complémentaire au Grand Conseil.