PersécutionsLe Canada veut accueillir les Yézidis d'Irak
Une motion approuvée mardi prévoit l'accueil dans les quatre prochains mois de réfugiés yézidis fuyant l'EI.

Une famille yézidie d'Irak réfugiée dans un camp de Samos. (1er septembre 2016)
Le Parlement canadien a adopté mardi à l'unanimité une motion prévoyant l'accueil au cours des quatre prochains mois des réfugiés yézidis fuyant les persécutions du groupe État islamique (EI) dans le nord de l'Irak, qualifiées de «génocide» par Ottawa.
Présentée par l'opposition conservatrice, et soutenue par tous les partis dont les Libéraux de Justin Trudeau, cette motion accuse les djihadistes de l'EI de mener un génocide contre cette minorité religieuse.
Le gouvernement canadien a précisé qu'il devait encore peaufiner son plan pour la mise en place d'un pont aérien permettant d'accueillir les Yézidis vivant dans le nord de l'Irak, région actuellement déchirée par d'intenses combats opposants l'EI au gouvernement irakien et aux milices kurdes.
Le nombre de réfugiés prévu inconnu
Devant la Chambre des communes, le ministre fédéral de l'Immigration John McCallum a indiqué que pour le moment Ottawa ignorait combien de réfugiés Yézidis seraient pris en charge au terme de ces 120 jours, tout en rappelant que son gouvernement avait réussi à rapatrier quelque 30'000 réfugiés Syriens en quelques mois, au début de l'année.
«Il est important de souligner que le Canada sera toujours un pays ouvert, déterminé à s'engager et à soutenir les populations vulnérables partout sur la planète», a lancé aux députés le Premier ministre Justin Trudeau.
Les Yézidis, une minorité kurdophone adepte d'une religion pré-islamique en partie issue du zoroastrisme, ne sont ni arabes ni musulmans, et l'EI les considère comme des hérétiques polythéistes.
Massacre
Cette minorité a été particulièrement visée par les exactions de l'EI, notamment en août 2014 aux alentours du mont Sinjar, fief des Yézidis. Devant l'avancée de l'EI, des dizaines de milliers de Yézidis s'étaient réfugiés au sommet du Mont Sinjar, y restant pendant longtemps sans eau, ni nourriture.
Des milliers d'hommes furent massacrés, les femmes enlevées, certaines réduites en esclavage par les djihadistes . L'assaut fut décrit par l'ONU comme «une tentative de génocide».
Comme Ottawa, le Parlement européen et les États-Unis qualifient également de génocide les atrocités de l'EI contre les Yézidis. Des enquêteurs de l'ONU ont demandé en mars 2015 la saisie de la Cour pénale internationale (CPI) pour enquêter sur ces exactions qui pourraient constituer un génocide.