Bujumbura: Le chef d'Etat-major burundais échappe à un attentat

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BujumburaLe chef d'Etat-major burundais échappe à un attentat

Le numéro 1 de l'armée burundaise n'a pas été touché par l'attentat perpétré contre lui au moment où il se dirigeait vers son lieu de travail. Quatre militaires de sa garde ont été tués.

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Le président du Burundi Pierre Nkurunziza ne sera pas candidat à sa succession en 2020 bien qu'il ait promulgué une nouvelle Constitution qui lui ouvrait la possibilité de diriger le pays jusqu'en 2034.(Jeudi 7 juin 2018)

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Pascal Couchepin est au Burundi, mandaté par la secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean. Il s'agit de la troisième mission du genre pour l'ex-conseiller fédéral. Objectif: contribuer à une sortie de crise (Mardi 12 septembre 2017)

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Le Conseil de sécurité de l'ONU s'alarme d'informations faisant état de torture et d'enlèvements au Burundi, sans pour autant imposer de sanctions. (Lundi 13 mars 2017 - Image d'archive)

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'alarme d'informations faisant état de torture et d'enlèvements au Burundi, sans pour autant imposer de sanctions. (Lundi 13 mars 2017 - Image d'archive)

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L'attaque contre le Général Prime Niyongabo est survenue vers 6h30 près du pont Muha à Bujumbura. Selon des sources policières, le véhicule du général et de sa garde rapprochée étaient ciblés par l'attentat. Les autorités n'ont pas encore réagi à cela. La route Bujumbura-Rumonge reste bloquée alors que des patrouilles militaires seraient en cours à Kinindo.

«Il y a eu un attentat contre le chef d'état-major de l'armée, le général Prime Niyongabo, heureusement il n'a rien eu, mais deux des assaillants ont été tués et un troisième capturé», a déclaré le directeur-général adjoint de la police burundaise, le général Godefroid Bizimana, «nous sommes en train de traquer le reste du commando».

Un autre haut-gradé de la police a précisé, sous couvert d'anonymat, que quatre militaires de l'escorte du général Niyoongabo avaient également péri ainsi qu'une policière. Selon ce haut-gradé, les assaillants, vêtus de tenues militaires, circulaient dans un véhicule de l'armée, depuis lequel ils ont ouvert le feu sur le véhicule du général Niyongabo et celui de son escorte.

Militaires engagés

«L'attaque était minutieusement préparée, elle a été soudaine et violente. Quatre des gardes du corps du chef d'état-major ont été tués sur le champ, et lui-même n'a dû son salut qu'au fait que son chauffeur a dépassé un bus transportant des policiers», empêchant les assaillants de le rattraper, a-t-il expliqué. La policière tuée était une occupante du bus.

Les deux assaillants tués et celui arrêté ont été identifiés comme des militaires d'active, selon ce haut-gradé, ce qu'a confirmé un haut responsable du Service national des Renseignements (SNR).

Un dur du régime

L'assaillant «arrêté a été identifié, c'est un soldat de l'active (...) de même que les deux assaillants tués qui ont également été identifés comme des soldats», selon ce haut gradé de la police.

«Tous ont été identifés comme étant des soldats (...) ce qui signifie clairement que nous avons un grave problème de division au sein de notre armée», s'est inquiété le responsable du SNR.

Le général Nyongabo est considéré comme un dur du régime burundais et un de ceux ayant permis la mise en échec de la tentative de coup d'Etat militaire des 13 et 14 mai derniers au Burundi.

Brutale répression

Un autre homme-clé de l'appareil sécuritaire burundais et artisan de l'écrasement du putsch, le général Adolphe Nshimirimana, ancien chef du SNR, considéré comme le bras droit du président Pierre Nkurunziza, a péri début août dans une embuscade similaire, tendue par des hommes en tenue militaire et lourdement armés.

Le Burundi a plongé dans une grave crise politique depuis l'annonce fin avril de la candidature de M. Nkurunziza à un 3e mandat, jugé anticonstitutionnel par l'opposition, la société civile et l'influente Eglise catholique.

Cette candidature a provoqué durant six semaines à Bujumbura des manifestations quasi-quotidiennes, finalement étouffées par une brutale répression.

Les violences se sont toutefois poursuivies après l'élection - que la quasi-totalité de la communauté internationale juge non crédible - de Pierre Nkurunziza le 21 juillet, avec plusieurs meurtres politiques touchant le camp présidentiel et l'opposition, ainsi que des attaques nocturnes contre la police.

Une partie des anciens putschistes a pris le maquis avec l'intention avouée de renverser Pierre Nkurunziza et des armes ont été introduites dans les quartiers contestataires.

(AFP)

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