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Présidentielles américainesLe choix de Paul Ryan ravit les démocrates

Le choix du champion de la discipline budgétaire Paul Ryan comme colistier de Mitt Romney pour la présidentielle américaine, salué par les républicains, ravit aussi les démocrates. Ces derniers y voient une chance de multiplier les charges contre son programme économique.

Mitt Romney et Paul Ryan

Mitt Romney et Paul Ryan

Keystone

Depuis plusieurs semaines, le camp Obama concentre ses attaques sur la politique économique que ne manquerait pas d'imposer Mitt Romney, selon lui: exemptions fiscales pour les riches d'un côté, augmentation des impôts pour les classes moyennes et coupes dans les programmes sociaux de l'autre.

Le choix de Paul Ryan, qui a présenté à la Chambre des représentants un plan de baisses drastiques des dépenses publiques, cadre parfaitement avec la stratégie démocrate, veulent croire les proches de Barack Obama, qui dénoncent sa vision «radicale» de l'économie.

«Mitt Romney a choisi un élu influent de la Chambre des représentants qui partage sa conviction dans une mauvaise théorie économique» consistant en des «nouvelles exemptions fiscales pour les plus riches», ironise Jim Messina, le directeur de campagne de Barack Obama.

Comme parlementaire, Paul Ryan a «approuvé les politiques économiques imprudentes de (George W.) Bush qui ont conduit à faire exploser notre déficit et ont ruiné notre économie», ajoute le stratège démocrate: «Le ticket Romney-Ryan» conduira aux «mêmes erreurs catastrophiques».

Barack Obama avait en début d'année dénoncé le plan de réduction des déficits présenté par Paul Ryan comme un «cheval de Troie» destiné à «imposer une vision radicale à notre pays»: «C'est du darwinisme social à peine caché», avait-il conclu.

Manque d'expérience internationale

Le choix de Paul Ryan et les menaces qu'il fait peser sur l'assurance-maladie Medicare réservée aux retraités à laquelle il s'oppose, augmentent les espoirs des démocrates de l'emporter dans l'un des Etats cruciaux pour la présidentielle, la Floride, où résident de très nombreuses personnes âgées.

Proche conseiller de Barack Obama, David Axelrod n'a pas hésité à accuser dimanche Paul Ryan d'être «l'architecte d'un plan pour mettre fin au Medicare tel que nous le connaissons». Et son plan pour privatiser le système de protection sociale «était tellement à côté de la plaque que même George Bush l'a jugé irresponsable» a-t-il raillé sur la chaîne ABC.

Le camp démocrate ne va non plus pas manquer de s'en prendre au manque d'expérience internationale du ticket Romney-Ryan après avoir raillé les bourdes du candidat républicain lors de sa tournée au Royaume-Uni, en Israël et en Pologne.

Pour David Solimini, du centre de réflexion progressiste Truman National Security Project, le choix de Paul Ryan démontre que Mitt Romney ne prend pas la sécurité nationale au sérieux. «Il a choisi Paul Ryan, qui n'a aucune expérience sur les questions de sécurité nationale. Pire, Ryan a montré à de nombreuses reprises qu'il est prêt à tailler dans les priorités en matière de défense afin de préserver les exemptions fiscales pour les millionnaires et les milliardaires», dénonce-t-il.

La présidentielle du 6 novembre est dominée par les questions économiques mais une crise internationale soudaine pourrait bien mettre au jour le manque d'expérience du tandem républicain face à un président démocrate qui a gagné ses galons de commandant en chef après quatre ans à la Maison Blanche.

Les républicains voient, eux, dans le choix de Paul Ryan un moyen de redonner de l'élan à la campagne de Mitt Romney, perçue comme bien terne par de nombreux observateurs. Vu comme un modéré, Mitt Romney, en faisant appel à un idéologue conservateur, courtise la base républicaine conservatrice.

(AFP)

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