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Marché du travailLe chômage atteint un taux record en zone euro

Selon l'Office européen de statistiques, le chômage a touché en mai 12,1% de la population active dans la zone euro.

Pays parmi les plus touchés, l'Espagne a vu son taux de chômage grimper à 26,9% en mai.

Pays parmi les plus touchés, l'Espagne a vu son taux de chômage grimper à 26,9% en mai.

ARCHIVES, AFP

Malgré des signes d'éclaircie sur la situation économique de la zone euro, le chômage a atteint en mai un nouveau record, au lendemain d'un sommet où les dirigeants européens ont tenté de trouver des solutions pour lutter contre ce fléau. Selon Eurostat, le chômage a touché en mai 12,1% de la population active dans la zone euro.

C'est un peu moins qu'attendu, mais uniquement en raison d'une révision à la baisse des données des mois précédents. Cela se traduit par 19,22 millions de personnes au chômage, soit 67'000 de plus en un mois et environ 1,344 million de plus en un an, a indiqué lundi l'office européen de statistiques.

La situation est particulièrement critique en Grèce et en Espagne, deux pays lourdement frappés par la crise. En Espagne, le chômage a grimpé à 26,9% en mai. Il atteint 26,8% en Grèce, mais les dernières données disponibles datent de mars. Il n'est qu'à 4,7% en Autriche, 5,3% en Allemagne et 5,7% au Luxembourg.

Signe que les disparités ne se réduisent pas, la situation s'est fortement dégradée en un an dans des pays comme Chypre, qui a été placé sous assistance financière de l'UE et du Fonds monétaire international. Le taux de chômage y a bondi de 11,4% à 16,3%. En Slovénie, vue par certains comme le nouveau maillon faible de la zone euro, le chômage est passé de 8,6% à 11,2% en 12 mois.

Autre signe préoccupant: le chômage touche 23,8% des jeunes dans la zone euro, avec des pics en Grèce (59,2% en mars), en Espagne (56,6%) et au Portugal (42,1%).

Vers un retour à la croissance

Il s'agit de la hausse annuelle la plus mesurée depuis décembre 2011, note Jonathan Loynes, analyste chez Capital Economics, signe que la crise est un peu moins aigüe que par le passé.

D'autres données publiées lundi vont dans le même sens. Ainsi l'activité dans le secteur manufacturier reste déprimée mais un peu moins qu'avant, ce qui pourrait se traduire par «un retour à la croissance au troisième trimestre», note Chris Williamson, économiste pour la société Markit, qui publie l'indice PMI.

Malgré ces timides éclaircies, le chômage ne devrait pas bénéficier rapidement d'un changement de tendance. «Ce qu'il faut retenir, ce sont les disparités considérables entre pays», qui «balaient» l'idée selon laquelle «les déséquilibres macroéconomiques se résorbent en zone euro», renchérit l'économiste de Capital Economics.

Huit milliards mobilisés

Pour tenter d'apporter des réponses rapides, les chefs d'Etat et de gouvernement européens se sont mis d'accord jeudi et vendredi pour mobiliser au moins huit milliards d'euros, une somme d'ores et déjà jugée insuffisante par beaucoup.

Ces milliards vont notamment servir à traduire en actes la «Garantie pour la jeunesse», qui prévoit de proposer à un jeune une formation ou un emploi dans les quatre mois après la fin de ses études ou la perte de son emploi.

«Il faudrait 6 milliards d'euros tous les ans pour sortir des centaines de milliers de jeunes des rues», a déclaré le chancelier autrichien social-démocrate, Werner Faymann.

(ats)

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