Aide humanitaireLe CICR a besoin de 137 millions pour ses opérations
Plusieurs crises, moins médiatisées que le conflit syrien, sont sous-financées. Le CICR a besoin de 137 millions de francs pour couvrir ses opérations.

Le CICR a besoin de financements pour couvrir ses opérations humanitaires.
Il manque 137 millions de francs au CICR pour couvrir ses opérations d'ici la fin de l'année. Plusieurs crises sont sous-financées, a affirmé vendredi à Genève le directeur des opérations de l'organisation Pierre Krähenbühl.
«Notre opération en Syrie est bien financée, mais les donateurs ne doivent pas oublier des crises moins médiatisées», a expliqué le responsable du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Il manque en particulier 32,8 millions pour l'Irak, 26,7 millions pour la Colombie, 24,9 millions pour le Soudan du Sud et dix millions pour la République démocratique du Congo (RDC).
L'organisation avait demandé 990 millions de francs au début de l'année. Depuis, des extensions budgétaires de 150 millions ont été nécessaires pour répondre aux urgences en Syrie, au Mali, en RDC, aux Philippines et en Birmanie.
Pierre Krähenbühl a précisé que l'organisation a reçu des signes encourageants d'Etats donateurs. Il reste confiant et ne s'attend pas à un déficit majeur en fin d'année. Parallèlement, l'organisation étudie les mesures d'économie qui peuvent être réalisées pour renforcer son efficacité.
Mesures d'économie
Le directeur général du CICR Yves Daccord, dont le mandat vient d'être renouvelé pour quatre ans, a indiqué sur le site internet de l'organisation que l'objectif est de réduire les coûts de fonctionnement à Genève de 1,5 à 2,5 % par an (entre trois et cinq millions de francs), à compter de 2014 et jusqu'en 2018.
Pour cela, le CICR étudie la possibilité de transférer un certain nombre d'activités de soutien, en particulier logistiques, informatiques et administratives, dans d'autres pays.
Plus de 50 personnes assurent déjà des activités comptables aux Philippines. D«autres services dans les domaines de la communication et de la formation sont réalisés depuis l«Argentine, l«Egypte, le Kenya, la Thaïlande ou la Russie. Aucune délocalisation du siège du CICR à Genève n'est envisagée.
Violences sexuelles
Pierre Krähenbühl a affirmé que le CICR veut investir dans de nouveaux domaines prioritaires, en particulier pour mieux analyser les violences sexuelles et y répondre. Ces violences sont souvent sous-estimées, a souligné le directeur des opérations.
En RDC, le CICR veut accroître son soutien aux centres d'écoute des victimes de viols. «Ces violences équivalent à des actes de torture. Il n'y a pas de raison de ne pas leur accorder une attention aussi systématique», a déclaré M. Krähenbühl.
«Le phénomène s'étend au-delà de la RDC. Il existe en Syrie, en République centrafricaine, au Soudan du Sud», a-t-il indiqué.
Polarisation en Irak
En Irak, où le CICR a un trou de plus de 32 millions de francs, le responsable a déploré l'intensification des violences dans un climat de polarisation croissante dans la région. «L'Irak nécessite la même attention de la communauté internationale que la Syrie», a-t-il dit. Le CICR veut en particulier apporter un soutien dans les régions rurales. Il continue d'y visiter 24'000 détenus.
Au Soudan du Sud, trois équipes chirurgicales ont été déployées, et l'aide aux blessés requiert des fonds supplémentaires. En Colombie, malgré le processus de paix, de nouveaux déplacements de population continuent de survenir à la suite d'affrontements armés dans des régions reculées.