Aide humanitaireLe CICR veut mieux faire respecter les ambulances
Les ambulances de l'organisation humanitaire sont de plus en plus souvent attaquées ou bloquées dans différents pays en conflit. Le Comité international de la Croix-Rouge propose des mesures pour accroître leur sécurité.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a proposé jeudi des mesures pour garantir que leur mission essentielle soit mieux respectée.
En Afghanistan, en Colombie, au Liban, dans les territoires palestiniens, en Libye, au Yémen et en Syrie, des ambulances ont été attaquées ou empêchées d'avoir accès aux blessés et de les transporter, a déclaré le directeur général du CICR Yves Daccord en présentant l'étude publiée à Genève.
Le CICR a documenté 1405 incidents dont ont été victimes les premiers secours médicaux dans 22 pays entre janvier 2012 et juillet 2013. Sur ce nombre, 214 incidents ont concerné 271 ambulances.
Pas de solution magique
«Il n'y a pas de solution magique. Mais il y a des mesures pratiques que les autorités, les militaires, les agents de santé peuvent adopter. Même au milieu de la violence armée, il est possible de réduire les risques», a expliqué Yves Daccord.
Parmi ces mesures, le CICR recommande de renforcer les législations nationales protégeant les services d'ambulance, de mieux se coordonner avec les autorités et les militaires, d'adopter de meilleures pratiques. Il s'agit par exemple d'éviter les escortes armées pour des ambulances civiles et de s'assurer que le personnel a la formation et l'équipement nécessaires.
Le rapport souligne qu'il n'est pas suffisant pour le personnel médical de s'identifier pour garantir sa sécurité. Une recommandation centrale est d'établir des relations de confiance avec les communautés locales.
Utilisation abusive de l'emblème
«Il a fallu la mort de douze volontaires de la Croix-Rouge au Liban pendant la guerre civile pour réaliser que d'affirmer sa neutralité ne suffit pas. Il faut aussi être perçu comme neutre», a commenté le secrétaire général de la Croix-Rouge libanaise Georges Kettaneh.
Une autre recommandation-clé est de prévoir des sanctions dans les législations nationales en cas d'utilisation abusive de l'emblème de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. En Syrie, 22 volontaires du Croissant-Rouge syrien ont été tués depuis le début du conflit en 2011.