FormationLe contre-projet sur les bourses d'étude très critiqué
Partis et associations ont vivement critiqué le contre-projet indirect du Conseil fédéral à l'initiative sur les bourses de l'Union des étudiants de Suisse. Seul le PDC y adhère.

Le contre-projet indirect du gouvernement à l'initiative sur les bourses de l'Union des étudiants de Suisse (UNES) recueille peu de soutien. Parmi les partis et associations consultés jusqu'à jeudi, seul le PDC y est favorable, contrairement aux syndicats ou à l'UDC.
Le projet de révision de la loi fédérale sur les contributions à la formation s'appuie sur le nouveau concordat intercantonal qui entrera en vigueur le 1er mars dans les 11 cantons l'ayant ratifié. Il vise une harmonisation des bourses sur les montants minima dont bénéficient les jeunes du degré secondaire II, les étudiants des hautes écoles et ceux de la formation professionnelle supérieure.
Le projet précise qui y a droit, pendant combien de temps elles sont versées et comment leur montant est calculé. Le cercle des ayants droit est notamment étendu aux personnes titulaires d'un permis B.
Auteur de l'initiative, l'UNES a jugé ces avancées insuffisantes. Elle estime que le concordat empêche une amélioration effective de la situation, notamment en définissant les bourses d'études maximales sur une base insuffisante, en déclarant l'adhésion des cantons non contraignante et en mettant l'accent sur des prêts inégalitaires.
La droite divisée
Le PDC se range derrière le contre-projet, estimant que «si l'initiative évoque certes un thème important, elle va dans la mauvaise direction». Si une certaine harmonisation est nécessaire dans ce système de bourses, il faut avoir en tête le fait que les cantons connaissent des conditions cadres et des besoins différents, écrit le parti.
Remarque identique du côté de l'UDC, alors que les autres partis gouvernementaux n'ont pas répondu. Pour le parti agrarien cependant, le concordat intercantonal demeure amplement suffisant sans qu'il soit nécessaire de l'affubler d'une loi fédérale.
Syndicats unanimes
A gauche, le contre-projet du Conseil fédéral est également mal accueilli, du moins du côté des syndicats et des Jeunes Verts. Pour le Syndicat des services publics (SSP), le contre-projet n'apporte pas beaucoup plus que le concordat.
Tout au plus définit-il une harmonisation sémantique et un nouveau mécanisme de répartition de la manne fédérale. Mais en aucun cas il ne répond aux exigences de l'initiative, en particulier s'agissant d'une augmentation du montant des bourses, écrit le SSP dans sa réponse.
Les faîtières des syndicats USS et Travail.Suisse déplorent que les bourses ne s'adressent qu'aux étudiants des hautes écoles dont l'âge est inférieur à 35 ans. Compte tenu de la nécessité d'un apprentissage continu tout au long d'une carrière profesionnelle, Travail.Suisse ne comprend pas l'intérêt d'une telle limite d'âge. Les syndicats ne considèrent pas le contre-projet comme une «alternative sérieuse» à l'initiative.
Les Jeunes Verts concentrent leur réponse sur le nerf de la guerre. S'ils concèdent au gouvernement de reconnaître la nécessité d'une amélioration en la matière, ils jugent en revanche que le contre-projet ne répond pas aux points importants, à savoir une réelle harmonisation et une augmentation des montants à disposition des étudiants.
Contactée par l'ats, la Conférence des directeurs cantonaux de instruction publique a indiqué qu'elle n'avait pas pris de position commune. L'UNES tient pour sa part une conférence de presse jeudi après-midi pour prendre position sur le contre-projet.