crime passionnelLe cycliste de la tuerie de Chevaline trop séducteur?
Un journal savoyard évoque jeudi la piste du crime passionnel décrivant le cycliste comme un «séducteur dont le succès a pu porter ombrage à certains». Une hypothèse démontée par le procureur d'Annecy.
L'hypothèse selon laquelle le cycliste français aurait été la cible du quadruple meurtre de Chevaline (Haute-Savoie) a été largement explorée et «ne donne rien» a affirmé jeudi le procureur d'Annecy alors qu'un journal local, l'Essor savoyard, évoque un crime passionnel.
«Les enquêteurs sont persuadés à 99,9% qu'il n'y a rien de plus à gratter du côté de Sylvain Mollier», a déclaré le procureur Eric Maillaud. «Ils ont le sentiment d'avoir fait tout ce qu'il était possible de faire et ça ne donne rien», a-t-il ajouté.
Le cycliste Sylvain Mollier est depuis plusieurs mois considéré comme une victime collatérale de ce drame qui avait fait trois autres victimes, dont Saad al-Hilli, Britannique d'origine irakienne de 50 ans, sa femme et sa belle-mère.
En vacances au bord du lac d'Annecy, ils avaient tous été tués de plusieurs balles dans la tête le 5 septembre 2012.
Un cycliste séducteur?
L'hebdomadaire local L'Essor savoyard évoque dans son édition de jeudi la piste du crime passionnel décrivant le cycliste Sylvain Mollier comme un «séducteur dont le succès a pu porter ombrage à certains».
«Le moindre ragot a été creusé, exploité, fouillé. Rien ne permet d'étayer cette possibilité après des dizaines et des dizaines d'audition», a insisté Eric Maillaud. L'hypothèse selon laquelle le cycliste ait pu être la cible du tueur avait déjà été évoquée fin 2012 par plusieurs médias français et britannique, qui affirmaient notamment qu'il avait été touché en premier par une balle.
Sur le sujet, «on n'a aucune certitude», affirme Eric Maillaud. En revanche, «on est certain qu'il avait pris une balle lorsque le véhicule des al-Hilli lui est passé sur le corps», reconnaît-il. «Cela ne veut pas dire pour autant qu'il était la cible du tueur», a-t-il ajouté.
Trois pistes explorées
Vingt-et-un coups de feu ont été tirés en un laps de temps très court dont 17 ont atteint leur cible. Des coups de feu ont ainsi pu être tirés d'emblée en direction des al-Hilli sans atteindre leur cible. Ou «peut-être le tueur a-t-il tiré sur le cycliste en premier parce qu'il ne voulait laisser personne vivant», a avancé Eric Maillaud.
Les enquêteurs explorent actuellement trois pistes principales dans cette affaire hors norme: le conflit familial sur fond d'héritage, la piste irakienne et l'espionnage industriel. La piste familiale semble privilégiée depuis l'interpellation, près de Londres, en juin, du frère de Saad al-Hilli, Zaïd, relâché peu après faute de preuves.
Les deux frères se disputaient l'héritage de leur père, évalué entre 3 et 5 millions d'euros. Saad avait confié à des proches avoir peur de son frère qu'il soupçonnait d'avoir détourné de l'argent.