Droits humains: Le dalaï-lama appelle à Genève à réformer l'éducation

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Droits humainsLe dalaï-lama appelle à Genève à réformer l'éducation

«Je ne pense pas que la prière apporte la paix dans le monde», a affirmé le chef spirituel bouddhiste dans son appel à l'action.

Le Prix Nobel de la Paix promet en 2016 un projet pour une éducation «plus globale» face à un système actuellement «trop orienté».

Le Prix Nobel de la Paix promet en 2016 un projet pour une éducation «plus globale» face à un système actuellement «trop orienté».

Keystone

A Genève, lors d'une table ronde de Prix Nobel, le dalaï-lama a annoncé vendredi vouloir œuvrer en 2016 pour une réforme séculière qui contribuera à un monde plus compatissant.

«Je ne pense pas que la prière apporte la paix dans le monde», a affirmé le chef spirituel bouddhiste dans son appel à l'action, devant plusieurs centaines de personnes. Il promet en 2016 un projet pour une éducation «plus globale» face à un système actuellement «trop orienté».

L'interdépendance dans le monde

Les enfants ne font aucune distinction de nationalité, de religion ou de richesse entre eux et cette situation doit perdurer lorsqu'ils grandissent, explique le Prix Nobel de la Paix. «Notre génération est témoin de tant de souffrances» que la suivante doit être sensibilisée pour que le reste du 21e siècle «devienne celui de la paix», selon lui. Il est persuadé que les citoyens dans le monde sont compatissants.

Il a relevé aussi l'interdépendance dans le monde, avec des problèmes qui dépassent les frontières. Sur le ton de la plaisanterie, il a souligné toutefois que seule la Suisse avec son franc se sentait peut-être moins interconnectée.

2000 pro-tibétains réunis

De son côté, la journaliste yéménite Tawakkol Abdel-Salam Karman, Prix Nobel de la Paix 2011, a appelé ceux qui se réclament des droits de l'homme à «cesser de soutenir les dictatures», notamment en Syrie. «Le monde crie 'il y a des réfugiés'. Mais pourquoi avez-vous été silencieux lorsque Bachar el-Assad tuait son peuple?», dit-elle.

«Chaque dictateur est un terroriste et chaque terroriste est un dictateur», a déclaré la journaliste yéménite qui a lutté pacifiquement avec des milliers de femmes contre l'ancien président Ali Abdallah Saleh. C'est un avis partagé par l'Iranienne Leila Alikarami, qui dirige le centre sur les droits de l'homme de la Prix Nobel Shirin Ebadi.

«L'Occident doit changer ses vues» sur les femmes musulmanes qui ont toujours trouvé le moyen de s'élever contre les gouvernements extrémistes, dit-elle. Et d'appeler les démocrates à tourner le dos à ces régimes. Selon Mme Karman, au Yémen, les rebelles Houthis et les soutiens de l'ancien président doivent se retirer. «A la fin, le peuple gagne. Et nous gagnerons», dit-elle.

Pékin boycotte

La rencontre a été organisée par les ambassades des Etats-Unis et du Canada. Pékin avait appelé les représentations à Genève à ne pas y assister en raison de la présence du dalaï-lama. Le chef spirituel devait ensuite s'exprimer devant quelque 2000 pro-tibétains sur la Place des Nations.

(ats)

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