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SKI NORDIQUELe deuxième défi de Dario Cologna

Le Grison, sacré champion olympique dimanche en skiathlon, remet ça dès mardi avec le sprint. Quoique «fatigué», Super Dario croit fermement en ses chances d'enchaîner - ce qu'il n'avait pas fait à Vancouver.

Keystone

Dario Cologna s'attaque mardi au sprint en style libre, deuxième de ses travaux d'Hercule aux Jeux de Sotchi. Un sacré défi pour le Grison, seulement deux jours après son titre lors du skiathlon (30 km). Cologna aura-t-il récupéré physiquement? Aura-t-il digéré les fortes émotions ressenties après sa victoire? Telles sont les questions auxquelles il devra répondre, qui plus est en sprint, sa «moins bonne» discipline et celle qui reste la plus difficile à appréhender avec sa cheville encore douloureuse.

Il faut toutefois faire confiance au phénomène du Val Müstair. S'il savait qu'il n'avait aucune chance de médaille, il n'aurait jamais décidé de s'aligner en sprint. «C'est vrai que je suis fatigué, mais la récupération est beaucoup plus facile quand on a déjà une médaille d'or en poche», a-t-il reconnu dimanche après sa victoire, qui a été suivie par une longue fin de journée dédiée aux médias et à diverses cérémonies protocolaires.

Outre l'euphorie d'un premier titre, Cologna pourra compter sur une capacité de récupération hors du commun pour briller lors de ce sprint. Un atout qu'ils sont très peu à partager sur le circuit et qui explique pourquoi le Grison est si performant sur une épreuve comme le Tour de Ski, où les courses s'enchaînent également à un rythme soutenu.

Faire mieux qu'à Vancouver

Un autre élément qui parle en faveur de Cologna, c'est le parcours du site olympique. La redoutable montée avant le stade d'arrivée, où il a lancé son attaque décisive dimanche, semble taillée pour lui. Et elle devrait lui permettre de rivaliser avec les purs spécialistes du sprint. L'année passée lors des tests olympiques, il s'était d'ailleurs classé au 2e rang de ce sprint, seulement devancé par un certain Petter Northug, le grand battu du skiathlon de dimanche (17e).

Avide de revanche, le Norvégien sera l'un des hommes à surveiller mardi, de même que ses compatriotes Ola Vigen Hattestad et Eirik Brandsdal, le Russe Sergey Ustyugov, l'Italien Federico Pellegrino, le Canadien Alex Harvey ou encore l'Allemand Josef Wenzl. Une longue liste de favoris que ne fait pas peur à Cologna. «Je suis convaincu d'avoir mes chances en sprint. La forme est là, mais plus la pression», a-t-il dit.

Le Grison refuse toutefois de tomber dans un optimisme exagéré. «Par deux fois, j'ai déjà entamé un rendez-vous majeur par un succès, sans vraiment enchaîner par la suite», a-t-il rappelé. Aux JO de Vancouver en 2010, il avait ainsi commencé par une victoire sur 15 km, sans décrocher d'autres médailles par la suite. Et l'an dernier aux Mondiaux de Val di Fiemme, il avait débuté - déjà - par un titre sur skiathlon avant de se contenter ensuite de l'argent sur 50 km.

(SI)

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