SurveillanceLe djihad, menace no1 sur la Suisse
Le Service de renseignement de la Confédération place le djihad en tête des menaces sur notre pays. Ueli Maurer en appelle à «l'islam éclairé» contre les «assassins fanatiques».
- par
- Eric Felley

Kobani - Syrie
Le rapport annuel du Service de renseignement de la Confédération (SRC) se focalise en 2015 sur la menace djihadiste. Le changement d'appréciation est notoire par rapport à celui de l'année dernière, où la Suisse n'était pas une «cible prioritaire d'attentats» selon Ueli Maurer, chef du Département de la défense, de la population et des sports.
Depuis, le Parlement a fait pression pour que la Suisse se dote d'une loi pour interdire le groupe Etat islamique, entrée en vigueur au 1er janvier dernier. Depuis, il y a eu les attentats de Paris et celui de Copenhague. Les personnes voyageant pour des motifs djihadistes, des acteurs isolés ou des groupuscules radicalisés constituent les menaces les plus sérieuses pour la sécurité helvétique.
Ueli Maurer profite de ce rapport pour défendre la nouvelle loi sur le renseignement qui donne plus de souplesse aux acteurs du SRC. Il estime aussi qu'il faut, pour protéger nos sociétés des «assassins fanatiques», collaborer avec les pays concernés: «Au cours des prochaines années, les sociétés occidentales, mais aussi les pays musulmans, devront développer des stratégies pour stopper ces radicalisations et promouvoir un islam éclairé.»
Thème central de ce rapport 2015, le terrorisme islamiste aurait tendance à occulter les autres menaces sur la Suisse. Trop peut-être?
Pour Ueli Leuenberger (Les Verts/GE), membre de la délégation de la Commission de gestion pour la surveillance du SRC: «On focalise beaucoup sur elle, c'est vrai. Il ne faut ni l'exagérer, ni la minimiser. Dans les faits, il faut suivre ceux qui partent et qui reviennent et faire un travail de prévention. Cela dit, il ne faut pas laisser de côté d'autres activités, comme le contre-espionnage par exemple.»
«Le djihadisme a pris plus d'ampleur, constate Hugues Hiltpold (PLR/GE), membre de la Commission de politique de sécurité. L'année dernière, certains ne se rendaient pas bien compte et pensaient qu'il n'y aurait pas de ça chez nous. Mais il y a eu Charlie Hebdo, puis Copenhague, puis une vidéo menaçant la Suisse. Il est bien que ce rapport montre une prise de conscience et la mise en place de moyens pour réagir.»