Actualisé

SyrieLe drapeau de l'EI flotte sur l'Est de Kobané

Les djihadistes de l'EI ont hissé leur drapeau à l'est de la ville syrienne de Kobané, à la frontière turque. Des combats acharnés se poursuivent.

1 / 149
L'Iran a arrêté 27 personnes soupçonnées de préparer des attentats. (7 août 2017)

L'Iran a arrêté 27 personnes soupçonnées de préparer des attentats. (7 août 2017)

archive/photo d'illustration, AFP
La Royal Air Force bombarde une base de l'EI. Deux avions britanniques ont participé à un bombardement de la coalition lundi contre un ancien palais de Saddam Hussein, devenu l'un des quartiers généraux de Daech ainsi qu'un centre d'entraînement pour terroristes étrangers», explique le ministère britannique dans un communiqué. (3 août 2016)

La Royal Air Force bombarde une base de l'EI. Deux avions britanniques ont participé à un bombardement de la coalition lundi contre un ancien palais de Saddam Hussein, devenu l'un des quartiers généraux de Daech ainsi qu'un centre d'entraînement pour terroristes étrangers», explique le ministère britannique dans un communiqué. (3 août 2016)

DR/Twitter
Selon les renseignements kényans, une centaine de Kényans ont rejoint les rangs de l'EI en Libye et en Syrie.

Selon les renseignements kényans, une centaine de Kényans ont rejoint les rangs de l'EI en Libye et en Syrie.

DR/Photo d'illustration, AFP

Des djihadistes de l'Etat islamique (EI) ont hissé, lundi 6 octobre, leur drapeau noir sur une colline et un bâtiment aux limites Est de la ville kurde syrienne de Kobané, après pratiquement trois semaines d'offensive. Mais les défenseurs kurdes affirment que les assaillants n'ont pas atteint le cœur de l'agglomération.

Si les combattants kurdes disent avoir repoussé un assaut de l'EI, leur situation apparaît toutefois de plus en plus précaire. Un pavillon noir de l'EI était visible de la frontière turque, flottant au-dessus d'un bâtiment de quatre étages proche des secteurs où se sont déroulés les affrontements les plus intenses de ces jours.

Pas à l'intérieur même de la ville

«L'EI a seulement hissé un drapeau sur un bâtiment de la partie orientale de la ville», a dit Ismaïl Eskin, journaliste présent dans la ville. «Ce n'est pas à l'intérieur même de la ville, mais dans sa partie orientale. Ils (les hommes de l'EI) ne sont pas à l'intérieur de la ville. Des combats acharnés se poursuivent», a-t-il expliqué.

«Durant la journée, les combattants de l'EI réussissent à certains moments à gagner du terrain, mais l'YPG (Unités de protection du peuple kurde) les repousse», a raconté pour sa part Pawer Mohammed Ali, traducteur pour le compte du parti kurde PYD, dans Kobané.

Difficulté de battre l'EI au sol

Au moins 20 djihadistes ont été tués dans la nuit de dimanche à lundi après s'être infiltrés à l'intérieur de la cité, en bonne partie vidée de ses habitants. Les combattants de l'EI veulent conquérir Kobané pour s'assurer le contrôle sans discontinuité d'une longue bande de territoire à la frontière syro-turque.

La ville revêt aussi une grande importance pour les Kurdes, qui ont mobilisé les combattants de l'YPG pour la défendre, mais ceux-ci sont moins nombreux et moins bien armés que les djihadistes , équipés notamment de chars.

Des frappes insuffisantes pour battre l'EI au sol

Les frappes aériennes conduites par la coalition américano-arabe ces derniers jours ont contribué à freiner un peu la progression de l'EI. Mais elles «sont insuffisantes pour battre les terroristes au sol», a regretté Idris Nahsen, un responsable kurde, qui réclame «des armes et des munitions» de la part des pays de la coalition.

L'offensive de l'EI dans la région a fait des centaines de morts dans les deux camps depuis le 16 septembre et poussé à la fuite quelque 300'000 habitants, dont 180'000 ont trouvé refuge en Turquie.

Passivité turque dénoncée

Sans intervenir militairement, la Turquie surveille de près la situation, notamment en raison des obus qui atteignent son territoire depuis une semaine. Un nouveau est tombé lundi sur un commerce de Mursitpinar tandis que la zone frontalière avait été évacuée dimanche après la chute de l'un d'eux, d'origine indéterminée, qui a fait cinq blessés.

Des responsables kurdes ont dénoncé la passivité d'Ankara, qu'ils accusent de laisser faire les djihadistes . Des discussions informelles ont toutefois eu lieu entre le président du Parti de l'Union démocratique (PYD) - dont les YPG est le bras armé - et les services de renseignement turcs, selon des médias turcs.

Lundi, des chars turcs continuaient d'être stationnés à la frontière, certains canons pointés en direction de la Syrie. Durant le week-end, le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis de riposter si l'Etat islamique attaquait les forces turques.

Double attentat meurtrier

Ailleurs en Syrie, deux camionnettes piégées ont explosé devant des positions kurdes, dont un camp d'entraînement des YPG, à l'entrée ouest de Hassaka, ville à majorité kurde dans le nord-est du pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'ONG a fait état d'au moins 30 combattants et policiers kurdes tués. Ce double attentat a été mené par des kamikazes de l'EI, selon elle.

Alors que le sort de Kobané focalise l'attention internationale, le régime de Bachar al-Assad regagne lui du terrain près de la capitale. Son armée a repris lundi la localité de Doukhaniyé, aux portes de Damas, à partir de laquelle les rebelles lançaient des obus sur la capitale.

En Irak, où l'EI contrôle plusieurs régions, au moins 25 djihadistes ont été tués dans des frappes aériennes visant trois bases de l'EI autour de Mossoul (nord), selon des sources médicales et des témoins. L'Australie, la Belgique et les Pays-Bas ont réalisé ces dernières heures leurs premières missions aériennes en Irak.

(ats/afp)

Ton opinion