Transat en doubleLe duo suisse a faim de victoire
Le Rosti Sailing Team navigue aux avant-postes des Class 40 alors que l’heure est venue de mettre le cap vers la Martinique et de bien choisir sa route.

- par
- Grégoire Surdez

Calamar frais au menu de Banque du Léman de Simon Koster (à la dégustation) et Valentin Gautier (à la prise de vue). La mer offre parfois de belles surprises.
Valentin Gautier et Simon Koster ont planté le drapeau suisse tout près du sommet du classement. Depuis dix jours, depuis qu’ils ont laissé derrière eux les fumées âcres du Havre pour un aller pas si simple vers la Martinique, le Rösti Sailing Team fait presque la une lors des différents pointages quotidiens. «On est là où on voulait être, nous confie Valentin, joint au large, quelque part entre la Mauritanie et le Sénégal. On fait partie d’un petit groupe de cinq ou six bateaux qui a pris un petit avantage. Mais comme rien n’est simple depuis le départ, on a encore quelques gros pièges juste devant nous et il n’est pas exclu que ça revienne par l’arrière.»
Avec Simon Koster, le Genevois savoure pleinement cette Transat Jacques Vabre de la maturité. Un duo au top et un bateau qui ne l’est pas moins. «On peut dire qu’après dix jours de course, «Banque du Léman» et son équipage sont en très bonne forme. Le début de course a été très compliqué pour tout le monde. Ce n’était pas Paris-Roubaix, mais la sortie de la Manche avait tout de l’enfer du Nord.» Quand l’océan est pavé de mauvaises intentions, il s’amuse à tendre tous les pièges possibles aux concurrents. Des cargos, des courants inversés, des marées pas marrantes, et une absence de vent pour se jouer de tout ça. «On a même dû faire parfois de la marche arrière, s’amuse Valentin Gautier. Reculer pour mieux sauter en somme. Cette première semaine a été très énergivore. Mais depuis, on pourrait presque dire que nous bénéficions de conditions de rêve. Pour les concurrents qui ne sont pas à 100% en mode course mais plus en mode aventure, cette Transat est magnifique. Mais pour nous qui sommes à fond, l’heure n’est pas à la contemplation. Ça glisse sous spi dans une mer plutôt agréable et dans des températures estivales. Mais la tension est palpable car nous ne pouvons rien lâcher.»

Malgré la fatigue d’une première moitié de course exigeante, Valentin Gautier et Simon Koster ont gardé le sourire.
La vie est bien réglée sur Banque du Léman. Les deux skippers se succèdent à la barre et aux réglages pour profiter de maximiser chaque souffle. «On se croise au réveil mais on se voit peu, s’amuse Valentin. Notre couple se porte bien car on est sur la même longueur d’onde sur les choix tactiques. Et là, à l’approche de la marque de mi-parcours, dans l’archipel du Cap-Vert, nous sommes à la croisée des chemins. La question, c’est, est-ce qu’on met directement la flèche à droite en direction de la Martinique alors que la situation météo ne semble pas très bien établie avec un alizé instable? Ou alors, nous choisissons une voie plus large, par le Sud, pour aller toucher un flux plus fort? On s’est décidé, après une concertation collégiale très helvétique, pour la deuxième option qui sera la bonne espère-t-on.»
Pour mieux aller planter le drapeau suisse en Martinique.