Qui a vraiment voulu la mort de Florian M.*? Les langues tardent à se délier, deux semaines après la découverte aux Philippines du corps poignardé de ce Genevois de 23 ans, en contrebas d'une route. Il faut dire que l'instruction judiciaire est menée simultanément entre l'archipel et la Suisse.

Car cinq jours après le drame, le compagnon de route de la victime - un compatriote de 20 ans qui voyageait sous le nom de «John Lennon»- était rentré précipitamment à Genève, alors qu'il était recherché par la police philippine. C'est à un média local, Caraganews.net, qu'il choisira de donner une première version des faits: un braquage commis vers minuit par deux individus à moto, armés, alors que les deux Genevois venaient de quitter leur pension dans le but de se restaurer en ville de Surigao, sur l'île de Mindanao. «J'ai très peur parce que les types connaissent mon visage», expliquait-il dans sa lettre ouverte, en précisant qu'il n'avait pas confiance en la police de Surigao. La semaine passée, ce faux «John Lennon» complétait sa version dans les colonnes de «L'illustré» en déclarant que les deux compères avaient en fait rendez-vous avec les motards en vue d'acquérir une arme; les Philippines n'étant pas un pays «très sûr».

Selon nos informations, celui qui était considéré comme «suspect» par les autorités de Surigao a été auditionné par le Ministère public genevois en qualité de prévenu pour homicide, bien qu'il n'ait pas été placé en détention provisoire. Contacté, le Parquet se borne à indiquer que «John Lennon» a été «entendu par la police», dans le cadre d'une instruction «ouverte à Genève dans le but d'éclaircir les circonstances du décès de la victime aux Philippines.»

Une nouvelle autopsie du corps de Florian M., rapatrié dans l'intervalle, a également été ordonnée.

* Nom connu de la rédaction