FootballLe foot comme le hockey en pause forcée
Même mal, même remède. Plus de matches en Super League et en Challenge League jusqu'au 15 mars. Après, on verra.
- par
- Sport-Center

Les stades seront fermés (ici le Letzigrund) jusqu'au 15 mars.
Il fallait s'y attendre. Après la décision tombée en matinée qui touchait le championnat de hockey, avec une pause jusqu'à mi-mars, ce sont les footballeurs professionnels qui ont été mis au repos forcé à cause du coronavirus. Les représentants des clubs de Super League et de Challenge League étaient réunis à 14 heures dans un hôtel de la banlieue de Berne. Une heure et demie plus tard, ils ressortaient sans sourire, encore sous le choc de cette mesure exceptionnelle qui fait suite à l'interdiction, depuis vendredi sous la directive du Conseil fédéral, d'interdire toute manifestation privée ou publique de plus de 1000 personnes.
Les 20 clubs devaient décider si, face à une telle situation, ils acceptaient de jouer à huis clos. La réponse a été nette. Près de 80% des clubs ont répondu non. Conséquence: ils ont décidé d'attendre jusqu'au 15 mars (date a minima des mesures décidées par les autorités fédérales) sans jouer et de voir ensuite quel calendrier adopter. En multipliant les semaines anglaises le cas échéant.
«Nous comprenons la situation, nous n'avions pas beaucoup de marge de manœuvre, il vaut mieux attendre et voir ensuite que de jouer sans spectateurs», assurait Andres Gerber, directeur sportif de Thoune, au sortir de la séance.
Même son de cloche pour Jean-François Collet, propriétaire de Neuchâtel/Xamax. «Je prends cela avec philosophie, explique-t-il. En espérant qu'après le 15 mars, nous pourrons tous rejouer devant des spectateurs. Parce que sinon, ce sera compliqué, notamment financièrement. Nous ne pouvons d'ailleurs pas mettre les joueurs au chômage technique, je crois, parce qu'ils ne sont pas au bénéfice d'un CDI, mais d'un CDD. Donc on verra.»
Attendre pour voir, sans savoir sur quel pied danser, sans pouvoir préjuger de ce que sera l'épidémie de coronavirus dans deux semaines. Pas simple.
Plusieurs scénarios
«Mais je tiens à préciser que la SFL a étudié plusieurs scénarios, pour anticiper les problèmes, assure Constantin Georges, directeur général du Servette FC. Il est aussi prévu qu'un contact étroit existe avec les autorités fédérales. La SFL a voulu être à l'écoute de la problématique des clubs. Mais il y a beaucoup de choses qui peuvent encore se produire.»
Pour commencer, que faire si le 15 mars ou avant, le Conseil fédéral décide de prolonger la mesure qui interdit les manifestations, ou si ces mesures sont durcies? Jouer la fin de saison à huis clos pour sauver le championnat ou annuler celui-ci? Il va sans dire que Lausanne, pratiquement déjà promu, ne supporterait pas cette décision-là, pas plus que le potentiel barragiste de Challenge League.
«Si nous devions arriver à une telle extrémité, devisait Christian Binggeli, président de Xamax, en arrivant à Berne, alors il faudrait peut-être en cas d'annulation passer immédiatement à 12 équipes de Super League.» Forcément, cela l'arrange. Mais la problématique dépasse bien sûr les intérêts sportifs particuliers.
Et quid en cas de coronavirus qui frapperait une équipe, avec des cas avérés? De tout cela, les clubs ont parlé. Sans avoir encore de réponses. Ils vont se revoir le 13 mars au plus tard, lors de la prochaine séance qui était programmée et dont l'ordre du jour ne tournera qu'autour de cette question: comment sauver le championnat?