Canton de BerneLe «forcené de Bienne» devant la justice
Peter K. avait tiré sur un policier en 2013. Le tribunal va juger s'il est opportun de passer des mesures thérapeutiques institutionnelles à l'internement ordinaire.

Le Tribunal régional Jura bernois-Seeland va statuer dès jeudi sur les conditions de détention du septuagénaire et plus particulièrement sur une demande de mesure d'internement ordinaire.
Près de dix ans après son arrestation, le retraité biennois qui s'était joué durant plus d'une semaine de la police comparaît à nouveau devant la justice. Le Tribunal régional Jura bernois-Seeland va statuer dès jeudi sur les conditions de détention du septuagénaire et plus particulièrement sur une demande de mesure d'internement ordinaire.
Celui que l'on avait surnommé le «forcené de Bienne» refuse toute thérapie psychiatrique ou traitement médical, selon les autorités. En 2013, la justice bernoise l'avait déclaré irresponsable, estimant qu'il souffrait de troubles délirants aigus. Le retraité avait été condamné à des mesures thérapeutiques institutionnelles.
Le verdict avait été confirmé par la Cour suprême du canton de Berne puis par le Tribunal fédéral (TF) en 2014. Durant son incarcération, le retraité biennois a aussi observé plusieurs grèves de la faim. Il souhaitait être transféré dans la prison régionale de Thoune.
Internement ordinaire
Le Tribunal régional Jura bernois-Seeland devra se prononcer jeudi sur une requête de la Section de la probation et de l'exécution des sanctions pénales du canton de Berne en faveur d'un internement ordinaire. Cette autorité estime que la poursuite des mesures thérapeutiques institutionnelles est vouée à l'échec.
L'internement ordinaire peut être prononcé si en raison d'un grave trouble mental chronique ou récurrent en relation avec l'infraction, il est «sérieusement» à craindre que l'auteur ne commette d'autres infractions et que les mesures thérapeutiques institutionnelles ne débouchent sur aucun résultat.
L'objectif de cette mesure est de protéger la population d'un risque de récidive. Selon les experts, cet homme vit dans son propre monde et n'a pas conscience d'être malade. Lors de son procès en 2013, il avait dit être victime d'un Etat policier. Le verdict est attendu vendredi, selon le plan des audiences pénales.
Cavale de plus d'une semaine
Agé aujourd'hui de 76 ans, Peter K. s'était opposé avec violence à la vente forcée de sa maison en automne 2010. Retranché chez lui, il avait grièvement blessé un policier avec une arme à feu. La police avait bouclé une partie du quartier des Tilleuls et entrepris le siège de sa maison.
Mais l'homme avait réussi à échapper aux forces de l'ordre pourtant déployées en grand nombre. Il était arrêté après plus d'une semaine de fuite. Jamais il n'a dévoilé les circonstances de sa cavale ou l'endroit où il s'était caché.