JuraLe gel chasse les cygnes vers les rivières
Il n’y a ni lac, ni étang à Courtemaîche, et pourtant, des cygnes s’y installent quand la température descend sous zéro en Ajoie.

- par
- Vincent Donzé

Un couple de cygnes et un jeune: une scène inédite à Courtemaîche.
Courtemaîche a un aigle sur son blason, mais c’est un autre oiseau qui créée l’événement dans ce village jurassien. Samedi dernier, des cygnes se sont posés dans la plaine inondée par l’Allaine. «Depuis sept ans que j’habite ici, c’est la première fois que j’en vois», assure Valérie Seuret, riveraine.
Le premier à avoir photographié les cygnes, c’est son compagnon Daniel Garcia, occupé dans son rôle de voyer à déblayer la neige. Selon toute vraisemblance, les cygnes venaient d’un étang, de Damphreux, Bonfol, Lucelle ou Grandcourt.

Ces deux cygnes ont choisi l’eau courante.
Valérie Seuret n’avait jamais vu ça: «Les étangs sont congelés, les cygnes aussi!…», lance cette maman de jour, qui a montré aux enfants dont elle s’occupe ses photos de cygnes. Passé le week-end, quand le débit de l’Allaine s’est amoindri et qu’il ne restait dans la plaine que quelques flaques, les cygnes sont repartis.
Dans «Le Quotidien Jurassien», le biologiste Michel Juillard avance une explication: ce sont les petits qui s’établissent «un peu partout dans la région», tout heureux d’avoir les pattes dans l’eau. Quand les étangs gèlent à Bonfol, les cygnes cherchent des alternatives. Ils en trouvent dans l’Allaine, une rivière de 29,3 km.

Un couple se prélasse au sud de la gare de Courgenay.
Quand il pleut ou quand la neige fond, l’Allaine inonde les prés et alimente la nappe phréatique qui fournit l’eau potable à la région. Le troubadour Michel Martinoli rapporte toutes ces observations sur la page Facebook «Ici c’est Basse-Allaine», une commune qui tire son nom de la rivière qui déborde, mais qui ne gèle jamais.