SlovaquieLe gouvernement de plus en plus fragilisé
Un petit parti de la coalition au pouvoir veut des élections anticipées en réponse aux manifestations contre la corruption.
Le gouvernement slovaque a fait un pas de plus vers sa dislocation lundi. Un petit parti de la coalition au pouvoir Most-Hid («Pont») veut réclamer des élections anticipées en réponse aux manifestations contre la corruption qui ont suivi la mort d'un journaliste.
Après plus de huit heures de discussions, Most-Hid a annoncé qu'il chercherait à conclure un accord avec les autres partis de la coalition sur la tenue d'un scrutin anticipé. En cas de rejet de leur proposition, il quittera le gouvernement, privant ce dernier de majorité parlementaire.
La Slovaquie est confrontée à une grave crise politique déclenchée par la mort en février du journaliste d'investigation Jan Kuciak, qui enquêtait sur des affaires de fraude impliquant des hommes d'affaires liés au monde politique et de sa compagne. Depuis le Premier ministre Robert Fico, au pouvoir pendant dix des douze dernières années, s'efforce de maintenir la cohésion de son gouvernement de coalition face à l'onde de choc provoquée par ce double assassinat.
Son plus proche allié, le ministre de l'Intérieur Robert Kalinak, membre fondateur du parti Smer du Premier ministre, a démissionné lundi matin, ce que le parti Most-Hid réclamait depuis la semaine dernière. Mais la petite formation a, face à l'ampleur de la grogne de la population, durci encore ses demandes.
Le pays a connu ses plus grandes manifestations depuis 1989 vendredi dernier, avec 50'000 personnes dans les rues de Bratislava et des milliers d'autres dans d'autres villes.