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EgypteLe gouvernement veut contrôler les manifestations

Le gouvernement égyptien a approuvé mercredi un projet de loi visant à réguler l'organisation des manifestations, considéré par des associations de droits de l'Homme comme une atteinte à la liberté d'expression.

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Un manifestant affronte un policier devant le palais présidentiel au Caire. (11 février 2013)

Un manifestant affronte un policier devant le palais présidentiel au Caire. (11 février 2013)

Reuters
Près du palais au Caire. (11 février 2013)

Près du palais au Caire. (11 février 2013)

Reuters
Des manifestants avec le portrait du président déchu depuis 2 ans, Hosni Moubarak. (11 février 2013)

Des manifestants avec le portrait du président déchu depuis 2 ans, Hosni Moubarak. (11 février 2013)

Keystone

La loi doit encore être votée par le sénat, qui détient le pouvoir législatif jusqu'à la tenue d'élections législatives dans les prochains mois. Elle a pour objectif d'«assurer la nature pacifique des manifestations» et «protéger le droit» à manifester, a affirmé le ministre de la Justice, Ahmed Mekki, lors d'une conférence de presse.

Le projet de loi doit aussi «empêcher la confusion entre les manifestations pacifiques, que l'Etat souhaite protéger, et les attaques visant les individus et les propriétés ainsi que les troubles à l'ordre public», a-t-il précisé.

Le texte stipule que les organisateurs doivent informer à l'avance les autorités de leur projet de manifestation et que le ministère de l'Intérieur a le droit de refuser aux organisateurs le droit de manifester.

Tensions plus graves

Dans chaque province du pays, les manifestations seront limitées à des lieux spécifiques choisis par le gouverneur, selon l'agence de presse officielle MENA.

La loi interdit également la construction d'estrades pour les orateurs et l'utilisation de tentes durant les sit-in, ainsi que les pancartes ou slogans jugés diffamatoires ou insultants pour les religions ou les institutions publiques.

Ce projet de loi «impose des restrictions au droit de manifester» et «viole tous les principes de la liberté d'expression», a estimé Ahmed Ezzat, à la tête du département juridique de l'Association pour la liberté de pensée et d'expression.

Si le projet de loi est approuvé, il pourrait aggraver les tensions entre la police et les manifestants, alors que des militants ont appelé à plusieurs reprises à une réforme du ministère de l'Intérieur, depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011.

Ces derniers mois, les affrontements, violents et parfois meurtriers, se sont multipliés entre policiers et manifestants qui réclament des réformes politiques et sociales et accusent le président islamiste Mohamed Morsi d'avoir trahi la révolution qui l'a porté au pouvoir.

(AFP)

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