CoronavirusLe Grand Conseil genevois examine la gestion de la crise
Les élus du Grand Conseil étaient réunis lundi pour se pencher sur la façon dont l'exécutif gère la crise liée au coronavirus.

Les 37 arrêtés pris par l'exécutif ont tous été examinés par la commission législative.
À Genève, le Grand Conseil a débattu lundi soir de la gestion du gouvernement dans le cadre de l'épidémie due au Covid-19. Entre le 11 mars et le 29 avril, l'exécutif a pris 37 arrêtés visant à protéger la population dans cette situation extraordinaire.
La nouvelle constitution genevoise prévoit que le Conseil d'État doit informer le Parlement des mesures qu'il prend dans ce genre de situation. Les 37 arrêtés ont été examinés par la commission législative, où seul l'UDC les a rejetés. «Le Conseil d'État a mal géré la crise et manqué de leadership», a déclaré André Pfeffer, rapporteur de minorité. Et de citer les concentrations de personnes à Genève Aéroport, alors que des restrictions avaient déjà été imposées. Ou encore le revirement du gouvernement par rapport à la suspension des chantiers. «Les partis gouvernementaux ne peuvent qu'approuver ces arrêtés», a-t-il conclu.
Pour le rapporteur de majorité Diego Esteban, le gouvernement a dû revenir sur certaines décisions afin de se conformer à celles du Conseil fédéral. «Il a agi en préservant l'ordre constitutionnel», a noté le socialiste.
«C'est l'état d'impréparation qui a généré l'incertitude»
«On est toujours plus intelligent après», a relevé la députée PLR Céline Zuber-Roy, tout en déplorant le manque de matériel médical. Concernant l'Instruction publique, elle a regretté le manque d'harmonisation global de l'enseignement à distance et la suppression de toutes les évaluations. Au niveau des points positifs, elle a salué la bonne collaboration entre hôpitaux publics et privés.
«Le Conseil d'État a montré qu'il savait gérer une crise, malgré un début de législature pertubé», a constaté le PDC Jean-Marc Guinchard. Pour le Vert Jean Rossiaud, les décisions de l'exécutif ont été «globalement satisfaisantes. C'est l'état d'impréparation qui a généré l'incertitude.» Du côté du MCG, Danièle Magnin a déploré la délocalisation de la production de gel hydroalcoolique et de masques. Elle a aussi critiqué la suppression des Conseils municipaux pendant cette période.
Pour le PS Cyril Mizrahi, il s'agit d'apporter un soutien critique: «L'urgence exigeait que le Conseil d'État agisse par voie d'arrêtés.» Mais il déplore que des projets de loi du gouvernement, portant sur des millions de francs, soient bientôt votés en urgence, sans être examinés en commission. L'un après l'autre, quatre magistrats sont revenus sur les faits. «Notre but premier a été d'éviter que les hôpitaux soient sous tension», a rappelé Mauro Poggia. Et d'appeler à l'unité du Conseil d'État et du Grand Conseil pour lutter contre la crise économique qui succède à la crise sanitaire.