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PérouLe harcèlement de rue pourra mener en prison

Les personnes qui harcèlent sexuellement dans la rue risquent désormais jusqu'à 12 ans de prison au Pérou.

Photo d'illustration, Lima - Le harcèlement sexuel est un problème quotidien pour de très nombreuses péruviennes.

Photo d'illustration, Lima - Le harcèlement sexuel est un problème quotidien pour de très nombreuses péruviennes.

Keystone

Le harcèlement sexuel dans la rue au Pérou sera puni de jusqu'à 12 ans de prison, selon une loi votée jeudi 5 mars au soir par le Congrès qui a approuvé un texte présenté en août dernier par le gouvernement.

«Il s'agit d'un message fort du Parlement dans la lutte contre la violence faite aux femmes», a déclaré la présidente du Congrès, Ana Maria Solorzano.

La loi a été adoptée à quelques jours de la Journée internationale pour les droits des femmes le 8 mars.

Jusqu'à 12 ans de prison

Elle prévoit notamment des peines allant jusqu'à 12 ans de prison pour toute forme aggravée de harcèlement sexuel dans la rue, notamment si la victime a moins de 14 ans et si l'acte est dégradant ou provoque des dommages à sa santé physique et mentale.

Pour ceux qui s'adonnent à des attouchements ou commettent des attentats à la pudeur dans les transports publics notamment, une peine d'au moins trois ans de prison sera appliquée.

Cette nouvelle loi vise à modifier deux articles du code pénal péruvien pour reconnaître le harcèlement sexuel dans la rue comme un délit, un problème que les femmes au Pérou vivent quotidiennement.

Neuf femmes sur 10 en sont victimes

Le harcèlement dans la rue est devenu un sujet de débat national lorsqu'en mai 2014, Magaly Solier, l'actrice la plus célèbre du Pérou, a elle-même été molestée dans un autobus de la capitale péruvienne, rejoignant les sinistres statistiques de Lima, où neuf femmes sur 10 sont victimes de harcèlement sexuel, selon les organisations féministes.

L'héroïne de «Fausta», le film de la péruvienne Claudia Llosa qui a décroché l'Ours d'or en 2009 à Berlin, avait dénoncé dans les médias avoir été victime de harcèlement sexuel dans un bus de la capitale péruvienne quand un homme s'était masturbé derrière elle, sous le regard apathique de dizaines de passagers.

L'affaire a fait grand bruit et la police a renforcé sa surveillance aux arrêts de bus et envisage la possibilité de mettre des agents en civil à bord des autobus aux heures de pointe pour traquer les agresseurs.

(AFP)

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