Fukushima: Le Japon se recueille six ans après le tsunami

Publié

FukushimaLe Japon se recueille six ans après le tsunami

Comme chaque année, des milliers de personnes se sont rendues sur les plus de 500 kilomètres de côtes des régions sinistrées.

1 / 73
Les travaux de décontamination des sols entrepris après l'accident nucléaire de Fukushima au Japon, essentiellement par décapage, ont permis de réduire de 80% les concentrations de césium radioactif. (Jeudi 12 décembre 2019)

Les travaux de décontamination des sols entrepris après l'accident nucléaire de Fukushima au Japon, essentiellement par décapage, ont permis de réduire de 80% les concentrations de césium radioactif. (Jeudi 12 décembre 2019)

Keystone
L'autorité japonaise de régulation nucléaire a estimé techniquement conformes aux nouvelles normes deux réacteurs nucléaires de la compagnie Tepco, une première pour cet opérateur considéré comme responsable de l'accident de Fukushima. (4 octobre 2017)

L'autorité japonaise de régulation nucléaire a estimé techniquement conformes aux nouvelles normes deux réacteurs nucléaires de la compagnie Tepco, une première pour cet opérateur considéré comme responsable de l'accident de Fukushima. (4 octobre 2017)

archive/photo d'illustration, Keystone
L'opérateur de la centrale accidentée de Fukushima, au nord-est du Japon, a commencé mardi à geler le dernier tronçon d'un mur de glace souterrain de 1,5 km. Il est destiné à empêcher la contamination radioactive des flux d'eau. (Mardi 22 août 2017)

L'opérateur de la centrale accidentée de Fukushima, au nord-est du Japon, a commencé mardi à geler le dernier tronçon d'un mur de glace souterrain de 1,5 km. Il est destiné à empêcher la contamination radioactive des flux d'eau. (Mardi 22 août 2017)

AFP

Le Japon se recueillait samedi à la mémoire des victimes du séisme et du tsunami survenus il y a six ans et suivis d'une catastrophe nucléaire. Une minute de silence a été observée dans tout le pays à 14h46 (6h46 en Suisse), heure précise où se produisit le 11 mars 2011 le séisme de magnitude 9.

Au même instant, une cérémonie officielle en présence du Premier ministre Shinzo Abe devait se tenir à Tokyo. Le couple impérial, qui avait pour le cinquième anniversaire présidé devant 1200 personnes à ce moment empreint d'une grande tristesse, ne devait pas y participer, mais être représenté par son fils, le prince Akishino.

Comme chaque année, tout au long de la journée, des milliers de personnes étaient attendues sur les plus de 500 kilomètres de côtes des régions sinistrées du nord-est de l'archipel. La chaîne de télévision publique NHK montrait dès la matinée des images d'habitants jetant des fleurs dans l'océan pour apaiser les âmes des défunts.

«La mer est si calme aujourd'hui», a dit une femme âgée sur la plage de la ville côtière de Soma. «Pourquoi s'est-elle soulevée en de si grandes vagues ce jour-là ?»

Encore 123'000 déplacés

Des foules devaient se recueillir à Sendai, Ishinomaki, Rikuzentakata, Minamisanriku et tous les lieux dont le nom est désormais lié à la triple catastrophe: le séisme et le tsunami où ont péri et disparu 18'446 personnes, et l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima, qui laisse derrière elle encore 123'000 déplacés, chassés par les radiations.

«Le gouvernement va continuer d'accélérer la reconstruction des zones sinistrées en gardant à l'esprit que nombre d'évacués sont encore forcés de vivre dans l'inconfort», a promis Shinzo Abe dans une déclaration écrite diffusée samedi.

Normaliser avant les JO

Mais de nombreux déplacés reprochent au gouvernement de vouloir hâter le retour des habitants dans les régions contaminées afin de normaliser la situation à l'approche des JO de Tokyo de 2020. Un élan de solidarité avait saisi le Japon après le désastre, symbolisé par le refrain «Ganbarô Nippon» (Tiens bon, Japon).

Malgré cela, de nombreux cas de brimades («ijime») et de stigmatisation des déplacés de Fukushima, et notamment d'enfants scolarisés, ont été constatés. Le gouvernement a fait état vendredi d'une évaluation nationale des cas de harcèlement d'élèves issus des régions affectées.

(ats)

Ton opinion