CarêmeLe Jeûne ne les a pas «zombifiées»
A l'approche de la fin de leur aventure, «Le Matin» est allé retrouver les Romands qui ont choisi de se passer de nourriture pendant sept jours.
- par
- Raphaël Pomey

Florence (g.) et Astrid avec un jus de carrote, kiwi, papaye, gingembre et betterave. Leur repas de midi.
Leur repas a beau tenir dans la bouteille d'un étrange mélange rouge, Florence Delachaux et Astrid Belperroud nous reçoivent avec la belle humeur des grands festins, ce lundi à la cure de Renens (VD). Il est quatorze heures: pas vraiment une heure pour se mettre à table, mais peu importe pour ces deux responsables de groupes de jeûneurs de la région lausannoise.
Au quatrième jour de leur expérience, organisée par les ONG chrétiennes Action de carême et Pain pour le prochain, les deux femmes ont plus que jamais la banane: «Ce n'est que du bien-être», assure Astrid. «Hier, c'était autre chose mais dès aujourd'hui, le corps puise dans ses réserves et sécrète de la sérotonine», précise sa comparse.
Des hésitations
Bien installées dans l'aventure, dont un des buts est de verser l'argent économisé sur les repas à des projets de développement, les deux copines ont pourtant hésité à poser une nouvelle fois pour «Le Matin»: «Une question d'humilité: on le fait pour soi-même et pour être en relation avec Dieu. On ne veut pas se montrer prosélyte», note Florence. Reste que donner des nouvelles aura l'intérêt de montrer au public qu'elles ne se sont pas transformées en zombies, et que le sens général de leur démarche n'est pas de «brimer le corps».
Tout juste confessent-elles quelques désagréments bucaux, dus au travail du foie. Chez Florence, qui avoue aussi une petite envie d'entrecôte, la période est d'autant plus réjouissante qu'une membre de son groupe, néophyte, passe très bien le cap, tout comme ceux dont la vie professionnelle aurait pu rendre la tâche particulièrement ardue. Jeudi, un bout de pomme viendra marquer la fin de cette semaine très spéciale.
Pour Emmanuel Theler, responsable à Sion, l'expérience a en revanche été plus rude que d'habitude. «J'ai vraiment envie de manger», confie-t-il sans ambages. Il faut dire que le jus de légume peine à passer, en cette dixième édition. Heureusement, les autres participants de sa région s'en sortent bien et dès ce soir, trois sortes de compote de pommes viendront réjouir les courageux: «Moi je me chargerai des amandes grillées Ce sera un délice.»