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#MJF50«Le jour où ... Miles Davis prit ses quartiers d'été»

Retrouvez la chronique quotidienne de Jean-Philippe Bernard sur le Montreux Jazz Festival.

Jean-Philippe Bernard
par
Jean-Philippe Bernard
Miles Davis, Montreux Jazz Festival, 1984

Miles Davis, Montreux Jazz Festival, 1984

STR/Keystone

Quel privilège! On s'endort en 2002, après avoir vu Bowie, et voilà qu'on se réveille en 1984! Le 8 juillet. Cet après-midi là, Miles Davis donne le premier de ses deux concerts au Casino. Un shoot de jazz mutant en plein jour? Allonsy. Onze ans après avoir réveillé ici les plus ardents démons de la transe, Miles est de retour. Coiffé d'une casquette de pilote de hors bord, il embarque son groupe pour la haute mer. Sur le pont, le fidèle Al Foster (batterie) et le fougueux Darryl Jones (basse) fabriquent un groove miraculeux. Derrière ses lunettes de prof, le guitariste John Scofield taille des riffs canon dans un matériau funk urbain de première classe. Auteur d'une synthèse parfaite entre le jazz psychédélique des seventies et la danse music sophistiquée new yorkaise, le sorcier prend ses quartiers à Montreux en fracassant la vitrine de la normalité. Chaque été, jusqu'en 1991, il reviendra hanter les lieux, allumant dans le cœur des fidèles un brasier que le temps n'est toujours pas parvenu à éteindre.

Jean-Philippe Bernard, journaliste culturel

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