S'il est toujours lanterne rouge au classement (mais de moins en moins…), le LS n'a plus rien d'un dernier de classe dans le jeu que proposent ses joueurs et le comportement de ceux-là. Le préposé au programme du FC Zurich ne s'y est à son tour pas trompé évoquant, au sujet du visiteur de l'après-midi, une équipe «désagréable» à jouer. Si désagréable – mais surtout inspirée – que le finaliste de la Coupe en perdit son football en même temps que ses illusions. Souffrant davantage que son hôte de la chaleur après les 120 minutes d'efforts déployés mercredi en Coupe de Suisse, Zurich n'a pas inscrit le moindre but depuis 4 matches. En une semaine convaincante et deux succès probants, le LS vient, lui, de reprendre 5 points au FC Sion sur lequel les Vaudois ne comptent plus que 4 unités de retard avant leurs retrouvailles dominicales.

Dans l'opération sauvetage qu'il a entamée depuis l'arrivée de Marco Simone, Lausanne savait que son maintien passait obligatoirement par des exploits. Celui qu'il a réalisé au Letzigrund, accompli pourtant le plus normalement du monde en associant la manière au résultat, témoigne des progrès effectués par ses joueurs et de la confiance qui les habite. Du beau jeu, une maîtrise tactique aboutie jusque dans la gestion des changements, trois buts venus d'ailleurs et un net ascendant psychologique pris sur Sion: le club de la Pontaise abordera le derby de la peur avec l'avantage que lui confère ce nouveau match référence (il y avait déjà eu celui contre Saint-Gall). Ainsi le LS a-t-il bouclé son troisième tour avec 13 points supplémentaires – presque deux fois plus que les 7 unités amassées lors des 18 premiers matches en 2013. Dans le même temps, Sion n'en a obtenu que 7…

Présent dans les tribunes, Raimondo Ponte a quitté sa place après le 3-0 inscrit par Ravet, promu héros du jour au même titre que Tafer. Le coach de Tourbillon a néanmoins eu tout le temps de se convaincre du danger incarné par les deux Français, dont l'association fait des ravages. «On parvient dorénavant à traduire en match ce que l'on réussit à l'entraînement», se félicitait Tafer. Peu après l'heure de jeu, le trublion du LS avait signé un but d'anthologie (contrôle et frappe pleine lucarne de loin). «Quand je frappe, je sais déjà que le ballon finira sa course au fond des filets.» Un épisode heureux qui suivit celui du penalty raté par l'Israélien Rikan. Comme l'expression d'une réussite qui accompagne aujourd'hui le LS. «En d'autres temps, concédait Tafer, le penalty serait rentré avec l'aide du poteau. Là, il sort grâce au poteau…»

Plus requinqué que jamais, Lausanne sait qu'il a Sion dans son viseur. «On a montré de quoi l'on était capable, se réjouissait Ravet. On est sur le chemin du maintien, mais on ne doit pas s'en égarer.» Dimanche, les deux clubs romands joueront beaucoup de leur survie. Parce qu'il a changé, Lausanne partira favori. Car en face, malgré le défilé des coaches, c'est toujours le même FC Sion, inquiétant. A ce rythme…