Cudrefin (VD): Le martin pêcheur salue le biologiste repêché

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Cudrefin (VD)Le martin pêcheur salue le biologiste repêché

L'oiseau qui sert d'emblème au centre-nature de La Sauge a fait fort pour l'entrée en fonction de son nouveau directeur Arnaud Maeder.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
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Sébastien Anex
Sébastien Anex
Sébastien Anex

La femelle qui a couvé cette année 13 martins pêcheurs au centre-nature de La Sauge (VD) - au confluent de quatre cantons (VD-FR-NE-BE) - n'a pas seulement établi un record avec cinq petits qui se sont envolés vers d'autres cieux jeudi dernier: elle est venue lundi se faire belle sur une branche pour le nouveau directeur Arnaud Maeder.

La passation de pouvoir s'est agréablement déroulée le matin, entre la biologiste tessinoise Anna Lisa Mascitti, partie recentrer sa carrière sur l'enseignement, et Arnaud Maeder, sacrifié sur l'autel budgétaire à La Chaux-de-Fonds (NE), où il dirigeait le Musée d'histoire naturelle et le zoo du bois du Petit-Château. «On dirait un oiseau exotique. Il n'y a guère que le guêpier présent à Penthalaz (VD) qui soit plus coloré», glisse Arnaud Maeder, dans l'observatoire aux martins-pêcheurs.

Pendant deux heures un lundi, jour de fermeture du centre-nature, le nouveau directeur s'est mué en guide particulier. «Vous verrez des couleuvres», promet-il. Le temps d'exercer son regard avec des libellules et des grenouilles, et voilà la couleuvre promise. Il se passe toujours quelque chose au bord des étangs. «L'observation, ça se mérite: on n'est pas dans un zoo», précise Arnaud Maeder. Lundi, il y avait 117 courlis cendrés, selon le recensement actualisé constamment, entre des hérons, des oies et des canards. «Une colonie pareille, c'est exceptionnel!», s'exclame le biologiste!

Observations permanentes

Tandis que François Turrian, directeur romand de BirdLife, intervient pour la protection des oiseaux, Arnaud Maeder s'investira dans un travail de sensibilisation. Bird life sur sol suisse, ce sont 65'000 membres, dont 3'300 Romands seulement. Arnaud Maeder est à l'affût. Dans sa longue-vue, midi passé: un tadorne casarca: «Cet oiseau qui n'est pas indigène n'a rien à faire ici», marmonne le biologiste chaux-de-fonnier. Les gardes-faune ont le droit de le tirer, mais pas dans une réserve.

Pour Arnaud Maeder, il y aura des visiteurs à informer huit mois sur douze - le centre nature est fermé en hiver - et des stagiaires à former toute l'année. Les observations sont permanentes en toute saison. «Les photographes emportés par leur passions sont si nombreux qu'il faut parfois les rappeler à l'ordre», sourit le directeur.

Dans la Grande Cariçaie, 10'000 espèces font une zone marécageuse issue de la correction des eaux du Jura, «le Graal pour tout ornithologue», selon la formule d'Arnaud Maeder. Un moineau se pose sur une rembarde: «Il n'a payé pour...», assure le biologiste dans un grand éclat de rire. Tout ce qui l'entoure est naturel, sauf l'aménagement initial des étangs et de la paroi trouée où un couple de martins-pêcheur peut choisir de faire son nid.

Passent un cormoran cendré, un pigeon ramier, une bergeronette grise... Arnaud Maeder tient dans sa main un crache-sang, petit coléoptère venu rappeler que les oiseaux ne sont pas les seuls pensionnaires du centre-nature de La Sauge.

Arnaud Maeder

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