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Insolite«Le Matin» a testé une session de bondage

Les cours qui permettent d'apprendre à attacher son partenaire ou à se faire attacher ont de plus en plus de succès.

Sandra Imsand
par
Sandra Imsand

«J'ai le nez qui gratte!» Seulement voilà, Mélanie est suspendue à un mètre du sol, attachée par une myriade de cordes en jute. Cette jeune maman de 34 ans a découvert le air shibari (technique japonaise qui associe bondage et suspension) il y a un an. Elle a été séduite. A tel point qu'aujourd'hui elle partage sa passion pour cet art dans des performances, par exemple ce soir à Lausanne (lire ci-dessous). Michael Ronsky, 37 ans, pratique, quant à lui, le bondage depuis 10 ans. «Déjà très jeune, j'étais fasciné. Ensuite, j'ai été intéressé par la technique, l'esthétique, les poses.» Le Lausannois estime que ce qu'il propose n'a rien à voir avec ce que certains considèrent comme une déviance sexuelle, mais que le shibari permet d'exposer le corps dans toute sa force, sa fragilité mais aussi sa sensibilité. C'est pour démystifier le bondage que, dès 2008, il a proposé des sessions pour ceux qui voulaient le découvrir. A Genève, d'abord, puis ensuite à Lausanne.

«Un peu comme de la méditation»

Les motivations des personnes qui prennent part à ces cours sont très diverses. «Certains sont intéressés par la technique des nœuds, ou la tradition japonaise. D'autres, ceux qui aiment se faire attacher, arrivent à se vider la tête, à s'évader. Un peu comme de la méditation.» Les profils des personnes qui suivent les cours sont aussi très variés. «Il y a de tout: des jeunes, des moins jeunes, des étudiants, des fonctionnaires.» Et pour bien se distinguer de l'univers sadomasochiste, une règle est de mise: pas de nudité pendant les sessions. «Le but est d'apprendre, pas de s'exhiber. Et tout se passe très bien, dans le respect.» Que font ces personnes de ce savoir une fois rentrées chez elles? «Alors ça, je ne sais pas, dit-il avec un sourire en coin. Je ne rentre pas dans leur intimité.»

Le duo ne comprend pas le tabou qui entoure encore la pratique du bondage. «Depuis quelques années, ce n'est plus du tout underground ou uniquement associé au sadomasochisme, explique Michael Ronsky. Ça s'est largement démocratisé.» Pour sa part, Mélanie parle très librement de sa passion avec ses parents. «Mon père est superfier, il vient voir mes spectacles.» Il sera ainsi aux premières loges ce soir à Lausanne.

Ce jeudi soir, shibari night, dès 20 h au Zinema, rue du Maupas 4, à Lausanne.

Le 8 mars, dans le cadre de la Fête du slip, à Lausanne.

Infos: michaelronsky.wordpress.com

Le test du «Matin»

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