Allemagne: Le meurtrier présumé d'un petit réfugié jugé

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AllemagneLe meurtrier présumé d'un petit réfugié jugé

Un tribunal va se pencher, dès mardi, sur le sort d'un homme qui a tué deux enfants, dont un migrant, à Berlin.

Des fleurs et des bougies ont été déposées près du centre où vivait le bambin, à Berlin, en octobre 2015.

Des fleurs et des bougies ont été déposées près du centre où vivait le bambin, à Berlin, en octobre 2015.

Reuters

Le meurtrier présumé de deux enfants, dont un petit réfugié enlevé en octobre devant le centre d'enregistrement des demandeurs d'asile à Berlin, doit comparaître à partir de mardi devant ses juges à Potsdam dans l'est de l'Allemagne et risque la perpétuité.

Silvio S., 32 ans au moment des faits, doit répondre des meurtres aggravés du petit Elias, 6 ans, et de Mohamed, un enfant bosnien de 4 ans, à qui il a en outre fait subir des violences sexuelles, selon l'acte d'accusation.

Le procès, qui doit se poursuivre jusqu'à la fin juillet, s'annonce particulièrement médiatisé en raison notamment des circonstances entourant le meurtre du petit Bosnien, qui vivait avec sa mère et deux autres enfants comme demandeurs d'asile, à Berlin.

Enlevé

L'enfant avait été enlevé le 1er octobre devant l'administration chargée notamment d'enregistrer les demandeurs d'asile, le Lageso. Son meurtrier présumé avait profité du chaos qui régnait pour le conduire à son domicile à Niedergörsdorf, une commune proche de Berlin.

A l'époque, Berlin comme tout le reste de l'Allemagne devait gérer dans l'urgence l'accueil de centaines de milliers de réfugiés arrivés après une odyssée à travers les Balkans puis l'Autriche.

Agressé, puis étranglé

Mais la ville de Berlin a été au centre de virulentes critiques, accusée d'incurie, alors que les réfugiés, souvent épuisés et sans ressources, devaient attendre des jours, parfois des semaines devant le bâtiment pour espérer obtenir un dossier de demande d'asile ou de prestations sociales.

La vice-présidente du Bundestag et députée Verts Claudia Roth avait dénoncé une situation «terrifiante et indigne d'une société démocratique dans un Etat de droit».

Silvio S. est accusé d'agressions sexuelles sur le petit Bosnien qu'il avait ensuite étranglé avec une ceinture de peur que son père, vivant à l'étage du dessous, n'entende les cris et les pleurs de Mohamed.

Elle dénonce son fils

Quelques semaines plus tard, des captures de vidéo de surveillance publiées par la police avaient alerté ses parents. Sa mère avait fini par appeler la police pour dénoncer son fils, interpellé finalement le 29 octobre.

Le lendemain il avait avoué le meurtre d'un autre enfant, Elias, disparu en juillet sur une aire de jeux au pied de son immeuble à Potsdam et retrouvé enterré dans un jardin ouvrier appartenant à l'accusé au sud de Berlin.

(AFP)

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