Vol de donnéesLe MPC dénonce une grave affaire d'espionnage
Le collaborateur du Service de renseignements de la Confédération soupçonné de vol avait l'intention de vendre des données à l'étranger, a annoncé jeudi le Ministère public de la Confédération (MPC).

Le procureur Carlo Bulletti.
Il s'agit d'une grave affaire d'espionnage économique, selon le procureur Carlo Bulletti.
Le parquet fédéral a en outre ouvert une enquête pour pratique d'un service de renseignements politiques et violation du secret de fonction, a précisé M. Bulletti à Berne devant les médias.
Les données volées étaient susceptibles de mettre en danger la sécurité de la Suisse, a ajouté de son côté le procureur général de la Confédération Michael Lauber. Le MPC n'a pas donné plus de précisions concernant le contenu des données volées. "Je peux toutefois imaginer que ces informations avaient une valeur marchande considérable", a noté Carlo Bulletti.
Le Service de renseignements de la Confédération a informé le MPC le 25 mai qu'il suspectait être victime d'un vol de données, a expliqué M. Bulletti. Le soupçon initial émanait de l'intérieur du pays, mais ne provenait pas du MPC, a-t-il précisé. Le Ministère public a alors immédiatement lancé une enquête et mené une perquisition avec l'aide de la Police judiciaire fédérale.
Problèmes psychiques
Le suspect a été arrêté et placé en détention préventive jusqu'au 5 juillet, a ajouté le procureur. Il s'agit d'un collaborateur du service informatique, qui "avait l'autorisation de manipuler les données". Selon les informations du MPC, l'homme souffrait de problèmes psychiques.
Le MPC n'aurait pas donné d'informations à ce sujet si l'affaire n'avait pas été rendue publique. Le Ministère public a finalement décidé de s'exprimer afin "d'éviter des spéculations contre la Suisse", a précisé de son côté Michael Lauber.
Le Département fédéral de la défense a indiqué mercredi en fin de journée que les services secrets ont été victimes de vol de données et qu'une plainte pénale a été déposée contre un collaborateur. Les données dérobées ont été retrouvées par les autorités compétentes, qui ont pu empêcher toute remise à des tiers, a-t-il précisé.