poloniumLe neveu d'Arafat accuse Israël
Le neveu du défunt président palestinien Yasser Arafat a accusé jeudi Israël d'avoir empoisonné son oncle au polonium. Il exige que «les responsables de cet assassinat soient jugés».

Yasser Arafat est décédé le 11 novembre 2004 à l'hôpital militaire français de Percy, près de Paris.
Nasser al-Qidwa, neveu de l'ex-leader palestinien, accuse jeudi Israël d'avoir empoisonné son oncle au polonium.
Le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu a aussitôt réaffirmé qu'"Israël n'était pas impliqué dans la mort d'Arafat".
"Tous les dossiers médicaux sont dans les mains des Palestiniens et ce n'est pas Israël qui empêche leur publication", a déclaré le porte-parole de Benjamin Netanyahu, Mark Regev.
Le dossier médical, qui n'élucide pas les causes de la mort, a été publié à partir de 13 heures locales (12 heures en Suisse) sur le sitede la Fondation Yasser Arafat, comme venait de l'annoncer dans une conférence de presse à Ramallah le chef du comité médical de la fondation, le Dr Abdallah al-Bachir.
"Depuis le martyre du défunt président Yasser Arafat, nous avons dit qu'il avait été assassiné par empoisonnement, mais nous n'avions aucune preuve tangible. Mais après le documentaire d'Al-Jazeera affirmant son empoisonnement au polonium il n'y a plus de doute", a indiqué Nasser al-Qidwa, également président de la fondation Yasser Arafat, joint par téléphone à Genève
Demande de justice
"Nous accusons Israël d'avoir empoisonné Yasser Arafat au moyen de cette substance mortelle et nous réclamons que les responsables de cet assassinat soient jugés", a-t-il ajouté.
Assiégé depuis avril 2002 au siège de la présidence à Ramallah par Israël qui recherchait ouvertement son éviction, Yasser Arafat n'en était sorti que pour aller se faire soigner en France, où il est décédé le 11 novembre 2004 à l'hôpital militaire français de Percy, près de Paris.
L'Institute for Radiation Physics de Lausanne (Suisse), qui a analysé des échantillons biologiques prélevés sur les effets personnels d'Arafat remis à sa veuve, Souha Arafat, par l'hôpital, y a découvert "une quantité anormale de polonium", selon un documentaire diffusé le 3 juillet par la chaîne qatarie Al-Jazeera.
"La Fondation Arafat a pris contact avec le laboratoire suisse pour l'informer qu'elle n'avait pas d'objection à l'analyse d'échantillons du corps du défunt président palestinien Yasser Arafat si cela était nécessaire", a précisé Nasser al-Qidwa.
Accord palestinien
Le président palestinien Mahmoud Abbas et Souha Arafat ont déjà donné leur accord à des prélèvements sur les restes du défunt, qui repose dans un mausolée à la présidence à Ramallah, ce qui impliquerait son exhumation.
La direction palestinienne a demandé la semaine dernière la création d'une commission d'enquête internationale sur le modèle de celle formée sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005.
La Tunisie, où le chef historique palestinien a vécu de 1982 à 1994 avant de rejoindre les Territoires palestiniens, a repris cette revendication le 5 juillet, réclamant également une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe.
Le polonium est une substance radioactive hautement toxique, qui a servi à l'empoisonnement en 2006 à Londres d'Alexandre Litvinenko, un ex-espion russe devenu opposant au président Vladimir Poutine.
Substance protégée
Dans le documentaire, le directeur du laboratoire, François Bochud, souligne que seuls peuvent avoir accès à cette substance radioactive "des gens qui s'intéressent ou construisent des armes nucléaires". "L'unique moyen" de faire la lumière, selon lui, serait "une exhumation d'Arafat qui nous fournirait un échantillon à haute teneur en polonium, s'il a été empoisonné".
Un cabinet d'avocats parisien a annoncé mardi avoir été mandaté par la veuve de Yasser Arafat "pour déposer plainte contre X devant les juridictions françaises".