Conflit syrienLe nouvel émissaire de l'ONU est «effrayé» par la tâche
Lakhdar Brahimi, qui a remplacé Kofi Annan, mesure encore le travail qu'il doit faire pour calmer le conflit. Il avait déjà été critiqué par l'opposition.

Critiqué par l'opposition à Bachar al-Assad, Lakhdar Brahimi déclare être «honoré» par sa mission, mais en même temps «effrayé».
Le nouveau médiateur des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a déclaré vendredi être «effrayé» par sa mission, au début d'un entretien avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.
«Quand vous m'avez appelé, j'étais honoré, flatté, touché et effrayé. Je suis encore dans cet état d'esprit», a affirmé le médiateur devant le représentant de l'ONU, avant de s'entretenir avec d'autres ambassadeurs à l'ONU.
Critiqué par l'opposition
Lakhdar Brahimi, qui avait été critiqué par l'opposition syrienne pour ne pas appeler au départ du président syrien Bachar al-Assad, a aussi assuré que le peuple syrien serait sa priorité. Le peuple syrien «passera avant tout. Nous mettrons ses intérêts au-dessus de tout. Nous tâcherons d'apporter de l'aide autant que nous pourrons, nous n'économiserons pas nos efforts», a-t-il déclaré.
Jeudi le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Meqdad, a déclaré que la Syrie coopérerait avec Lakhdar Brahimi afin de mettre en place «un dialogue national» au «plus vite». Ban Ki-moon a indiqué de son côté que Lakhdar Brahimi aurait pour «tâche essentielle d'apporter en Syrie la paix, la stabilité, et la promotion des droits de l'Homme».
La rencontre avec Ban Ki-moon constituait le premier geste officiel de l'ancien ministre algérien des Affaires étrangères depuis sa nomination au poste de médiateur le 14 août. Lakhdar Brahimi a remplacé Kofi Annan, qui a démissionné le 2 août après l'échec de ses efforts pour un règlement du conflit en Syrie.
Kofi Annan avait invoqué le manque de soutien des grandes puissances à ses efforts pour mettre un terme à 17 mois de violences dans le pays, qui ont fait près de 23'000 morts selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. Le conseil de sécurité à l'ONU est très divisé sur la Syrie. La Chine et la Russie ont bloqué trois résolutions en faveur de sanctions contre le régime d'Assad.