RéconciliationLe Pakistan libère des responsables talibans
Islamabad a annoncé samedi la libération de sept Afghans, responsables au sein des talibans. La mesure est destinée à favoriser le processus de paix en Afghanistan.

Le président afghan Hamid Karzaï(à gauche) a rencontré le nouveau premier ministre pakistanais, Nawaz Sharif.
«Afin de faciliter le processus afghan de réconciliation, le Pakistan libère sept talibans détenus, à savoir Mansoor Dadullah, Said Wali, Abdul Manan, Karim Agha, Sher Afzal, Gul Muhammad et Muhammad Zai», a indiqué le ministère pakistanais des Affaires étrangères. Islamabad avait libéré 26 militants talibans en 2012, a ajouté le ministère.
Ces libérations interviennent quelques jours après la visite du président afghan Hamid Karzaï au Pakistan pour y rencontrer, pour la première fois, le nouveau premier ministre Nawaz Sharif.
Hamid Karzaï a demandé au Pakistan, historiquement proche des talibans afghans, de l'aider à établir un dialogue direct avec les insurgés pour mettre fin à douze ans de guerre dans son pays.
Il s'agissait de la première visite du président Karzaï depuis 18 mois chez son voisin pakistanais, avec lequel il entretient des rapports orageux. Kaboul accuse régulièrement Islamabad de déstabiliser son pays en soutenant les talibans en lutte contre les fragiles forces nationales afghanes et leurs alliés de l'OTAN.
Hamid Karzaï tentait avec cette visite de convaincre Islamabad de faire pression sur les talibans, qui utilisent le Pakistan comme base arrière, pour discuter de paix directement avec lui.
Retour au combat
Les responsables afghans estiment que les libérations de talibans détenus permettent de montrer leur bonne volonté aux insurgés et espèrent que ces anciens détenus convaincront la direction des talibans de se joindre aux pourparlers de paix.
Mais de nombreux analystes jugent que ces libérations n'ont aucun impact sur le processus de réconciliation afghan, car des talibans libérés seraient retournés sur le terrain de combat et Islamabad n'a pas rendu leur liberté aux prisonniers considérés comme les plus influents, tels le mollah Abdul Ghani Baradar.