Stationnement: Le Parksharing débarque en Suisse romande

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StationnementLe Parksharing débarque en Suisse romande

Une nouvelle plateforme permet de louer les places inoccupées durant la journée, à la manière d'un Airbnb. Objectif: réduire la pollution. Vraiment?

par
Pascale Bieri
Les places de parc inoccupées pourront trouver une nouvelle affectation.

Les places de parc inoccupées pourront trouver une nouvelle affectation.

Jean-Guy Python/LMS

Après le carsharing, le bikesharing ou encore le scootersharing, voici le… parksharing. Un service de partage de plus sur le terrain de la mobilité! À une différence près: l'offre lancée par trois jeunes Genevois ne concerne pas, cette fois, les moyens de transport mais les espaces à disposition pour stationner son véhicule.

Toutefois, le but avancé reste le même. Réduire le trafic en ville. Car les statistiques le montrent: 30% de la circulation y sont occasionnés par des individus en quête d'une place de parc. Un autre chiffre montre l'ampleur du problème: un automobiliste consacre une journée entière de sa vie à chercher un espace de stationnement. «Toutes les villes font face à la même pénurie de places de parking. Résultat? Une circulation saturée… Mais pourtant, des places, il y en a plein», relève Sylvain Rochat, directeur marketing de Scan-Park.

Avec ses associés, il a donc créé une plateforme qui propose aux particuliers et aux professionnels de mettre à disposition leurs parkings, durant leur absence, en les louant, à l'heure ou à la journée. Il en fixe le prix et est rémunéré, via son compte Scan-Park, par l'utilisateur après avoir reversé un pourcentage à la société. Un peu à l'image d'un Airbnb.

Se garer à moindre coût

«L'optimisation de l'existant est la seule alternative raisonnable et raisonnée à la création de nouveaux parkings publics», assure Grégory Palomino, cofondateur de la société. En parallèle de son service de carsharing, en Suisse romande, la plateforme indique également les parkings publics à disposition, à l'endroit désiré, avec leur prix en fonction de la durée souhaitée. «Cela permet aux utilisateurs de faire des économies en comparant, car les tarifs sont loin d'être uniformes», ajoutent ces nouveaux professionnels de l'ubérisation du parcage en Suisse romande.

Alors, ce service de facilitation du stationnement, permet-il véritablement d'améliorer la qualité de vie, quand on sait qu'il y a 6 millions de véhicules en Suisse, et que leur nombre augmente de 1,5% par an? Vice-présidente de l'ATE (Association Transports et Environnement), Lisa Mazzone se montre critique: «Ce type d'offres va à l'encontre des politiques que mènent les villes pour limiter le trafic au centre des agglomérations, et rendre l'espace public aux piétons. En facilitant l'accès à de nouvelles places, on va créer un appel d'air, en incitant davantage d'automobilistes à prendre leur véhicule.»

En revanche, elle estime qu'une telle idée pourrait être bénéfique si elle était encadrée par les autorités. «On pourrait effectivement mutualiser les places de parkings afin qu'elles ne restent pas vides durant la journée et réduire d'autant le nombre d'autres places publiques existantes. Réduire le trafic de transit est le seul moyen pour réduire la pollution, le bruit et améliorer la qualité de vie.»

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