Berne: Le Parlement exige que la Place fédérale soit libérée

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BerneLe Parlement exige que la Place fédérale soit libérée

Sur la place Fédérale, les différentes organisations du mouvement climatique reviennent avec une série de revendications connues. Mais le Parlement exige que la place soit libérée de ses manifestants.

par
Eric Felley
Les autorités de la Ville de Berne ont été surprises par l’ampleur du camp qui s’est installé sur la place Fédérale dès le petit matin.

Les autorités de la Ville de Berne ont été surprises par l’ampleur du camp qui s’est installé sur la place Fédérale dès le petit matin.

lematin.ch/eric felley

Ils sont là depuis l’aube, ils ont installé des infrastructures comme pour un festival de musique, ils ont amené leurs tentes pour y passer une nuit, deux nuits, voire rester jusqu’à vendredi. Quelques centaines de personnes, des militant(e)s des mouvements comme Justice pour le climat, Extinction Rebellion ou Greenpeace, ont décidé de faire entendre leurs voix lundi devant le Parlement. «C’est pour montrer qu’on est toujours là, explique un des sympathisants qui distribuent des tracts, car avec le coronavirus, le sujet a quitté les médias».

Leurs revendications n’ont cependant pas changé: neutralité en matière d’émissions de CO₂ d’ici 2030, réduction à zéro des flux financiers qui génèrent des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et globalement «une économie socialement juste et respectueuse du climat et de l’environnement».

Les manifestants ont emmené leurs enfants, qui promènent une planète Terre gonflable.

Les manifestants ont emmené leurs enfants, qui promènent une planète Terre gonflable.

lematin.ch/eric felley

Les manifestant(e)s chantent, puis reprennent des slogans. En français, ils scandent: «La désobéissance pour changer les consciences». Pour l’instant, les parlementaires sont divisés sur leur présence. Le vice-président du PLR Philippe Nantermod (PLR/VS) a publié un tweet incendiaire: «Les zadistes d’Extinction Rebellion sur la place Fédérale. C’est crade, c’est moche, c’est illégal, c’est antidémocratique». Mais pour Vincent Maitre (PDC/GE), interrogé à son arrivée au Palais fédéral: «Ce n’est pas la première, ni la dernière fois que l’on voit des manifestations sur cette place. Il faut montrer de la souplesse, de la tolérance». Pour Andreas Glarner (UDC/AG), qui s’exprime dans «Blick», la place doit être vidée de ces «Chaoten», autrement dit, de ces «anarchistes».

Avant le début de la session à 14 h 30, Isabelle Moret (PLR/VD), présidente du Conseil national, et Hans Stöckli (PS/BE), présidente du Conseil des États, ont écrit à la Ville de Berne et au canton pour que «l’ordre juridique soit rétabli au plus vite». Le règlement communal de la Ville de Berne interdit en effet de manifester sur la place durant les sessions du Parlement. Les deux président(e)s estiment qu’il est nécessaire de «préserver la démocratie» pour garantir le bon fonctionnement du Parlement et assurer la sécurité des membres des conseils.

Du côté de la ville, le président écologiste Alec von Graffenried veut temporiser et trouver un compromis avec les manifestants. Il faut dire que demain, mardi, c’est jour de marché sur cette place, et ce rendez-vous hebdomadaire est incontournable pour les Bernoises et les Bernois.

En amenant leurs tentes, les manifestants laissent clairement entendre qu’ils ont l’intention de s’incruster. Mais demain c’est jour de marché à Berne.

En amenant leurs tentes, les manifestants laissent clairement entendre qu’ils ont l’intention de s’incruster. Mais demain c’est jour de marché à Berne.

lematin.ch/eric felley

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