SuisseLe patron de Siemens critique les salaires excessifs
Le directeur Siegfried Gerlach estime que les salaires trop hauts des dirigeants nuisent à la crédibilité de l'économie suisse.

A titre personnel, le directeur de Siemens Suisse dit gagner beaucoup moins qu'un million de francs par an.
Aucun emploi ne sera supprimé chez Siemens Suisse, assure son directeur Siegfried Gerlach. Ce dernier critique par ailleurs les salaires excessifs des dirigeants, qui nuisent, selon lui, à la crédibilité de l'économie suisse.
L'abolition du taux plancher de l'euro n'a pas autant affecté Siemens que d'autres entreprises, souligne lundi M. Gerlach dans une interview accordée à l'Aargauer Zeitung.
Le fait que Siemens emploie aujourd'hui environ un millier d'employés en moins qu'il y a cinq ans n'est pas lié au franc fort, mais davantage à des ventes et des délocalisations internes à l'entreprise. «Cela concerne une centaine d'employés», relève M. Gerlach. Actuellement, le groupe emploie environ 5500 personnes dans le pays.
Aucun plan de suppression d'emplois n'est prévu en Suisse. «Au sein du groupe Siemens, certaines branches souffrent et des postes seront biffés. Mais cela ne concerne pas Siemens Suisse», assure le dirigeant.
En Allemagne, le groupe industriel a annoncé en mai dernier vouloir supprimer, transférer, ou délocaliser quelque 2700 emplois dans les années à venir.
Les salaires excessifs ont nui
Siegfried Gerlach, d'origine allemande, mais au bénéfice d'un passeport suisse, croit par ailleurs toujours à la capacité de réforme du pays, malgré l'échec de la 3e réforme de l'imposition des entreprises. «Le projet était peut-être trop compliqué», concède-t-il.
Toutefois, le problème de crédibilité de l'économie depuis la crise financière et le débat sur le salaire des dirigeants ont également pesé. «J'ai toujours dit que les Vasella et compagnie avaient rendu un très mauvais service à l'économie».
A titre personnel, le directeur de Siemens Suisse dit gagner beaucoup moins. «Mon salaire est largement inférieur à un million de francs. Et je suis loin d'être en mesure de pouvoir me plaindre», a-t-il affirmé à l'Aargauer Zeitung.
Réagir à la numérisation
Le dirigeant s'est également exprimé au sujet de la numérisation et fait appel à la responsabilité de la société. «De nombreux emplois et même des professions vont disparaître. La société a ici une responsabilité particulière», estime-t-il.
Siegfried Gerlach demande donc que le système éducatif soit renouvelé. «Des plateformes doivent être créées, où les gens pourront suivre, deux à trois fois dans leur vie, une nouvelle formation professionnelle».