Suisse: Le PDC se dote d'une nouvelle ligne politique

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SuisseLe PDC se dote d'une nouvelle ligne politique

Réuni en assemblée à Genève, le parti présentait son programme #PDC2025. Il veut également introduire un frein aux coûts de la santé via une initiative.

Gerhard Pfister, le président du PDC devant les délégués à Genève.

Gerhard Pfister, le président du PDC devant les délégués à Genève.

La nouvelle ligne du PDC a été très largement approuvée samedi lors du congrès estival du parti à Genève. Grâce à cette vision élaborée pendant un an, le président Gerhard Pfister «veut retrouver le chemin du succès» après des années d'effritement électoral.

Au coeur de cette stratégie: la conciliation entre liberté et solidarité. «Le PDC est le seul parti qui fait le trait d'union entre la liberté et la solidarité, la prospérité et la justice, la souveraineté et l'ouverture», a affirmé son président Gerhard Pfister.

«Ce n'est pas une révolution, mais une évolution», a déclaré le Zougois. «Cette nouvelle ligne trace la voie», a relevé la présidente de la Confédération Doris Leuthard. Elle doit servir d'orientation et de repère pour affronter les conflits pas toujours faciles à supporter, a-t-elle ajouté en encourageant les militants à «passer à l'acte».

Quelques oppositions

Le petit document présentant cette vision a été très largement accepté par les quelque 500 participants au congrès estival. Une vingtaine de voix, dont beaucoup de Genevois, s'y sont opposées après une discussion animée principalement par les Romands.

Il faut dire que les jours précédents ce congrès ont été marqués par une polémique dans les médias au sujet du terme social-conservateur utilisé pour qualifier la politique du PDC. Les sections progressistes ont été heurtées par le mot «conservateur» qui a une connotation négative de repli sur soi, du moins en français.

Des clarifications

M. Pfister en a précisé le sens samedi. Il s'agit selon lui d'affirmer que le PDC est attaché aux valeurs suisses. Pour le conseiller aux Etats Soleurois Pirmin Bischof, pas question d'être conservateur au sens de faire de la politique «dans un rétroviseur». «Nous sommes conservateurs car nous sommes engagés pour ce pays et pour la famille», a-t-il souligné.

Le conseiller national vaudois Claude Beglé estime que les clarifications apportées «vont dans le bon sens». Il s'oppose à une vision passéiste et au repli identitaire pour défendre une vision humaniste et ouverte au monde. Pour le Genevois Raymond Loretan, le terme conservateur est «incommunicable en Suisse romande».

De jeunes militants ont aussi insisté sur l'importance de parler des thèmes pour reconquérir les terrains électoraux perdus. «Il faut refaire de l'idéologie», a souligné le Genevois Benoît Cerutti.

Frein aux hausses

Après ce débat sur l'identité du parti, le congrès s'est penché sur les coûts de la santé. «Aujourd'hui, la situation est telle que la classe moyenne est à la limite de ce qui est acceptable et finançable», a déclaré M. Pfister.

La solution du PDC passe par l'introduction d'un frein aux coûts: dès que les coûts par assuré à la charge de l'assurance obligatoire des soins augmentent plus fortement en moyenne annuelle qu'un certain index qui reste à définir, le Conseil fédéral doit prendre des mesures de limitation des coûts. Les fausses indications et la sur-médication sont dans le viseur du parti.

Une initiative Deux motions PDC, qui vont déjà dans ce sens, sont pendantes, respectivement au Conseil national et au Conseil des Etats, a rappelé M. Pfister. Elles ont toutefois été rejetées par le Conseil fédéral. «Je ne suis pas prophète, mais je serais étonné que notre proposition obtienne une majorité au Parlement», a précisé le Zougois.

En cas d'échec de la voie parlementaire, la direction du parti a été chargée d'élaborer une initiative populaire. La résolution qui précise ce mandat a été acceptée à l'unanimité moins une abstention.

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