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NantesLe père divorcé est descendu de sa grue

Le père, retranché sur une grue à Nantes pour réclamer le rétablissement de son droit de visite sur son fils, a décidé de descendre de la grue où il était depuis 4 jours.

«Je vais descendre après la réunion de Taubira avec les associations» de défense des droits des pères, a affirmé Serge Charnay.

«Je vais descendre après la réunion de Taubira avec les associations» de défense des droits des pères, a affirmé Serge Charnay.

AFP

Cet homme de 42 ans affirme revendiquer «l'égalité des hommes face aux femmes dans le cadre du droit de visite».«Ce qui m'énerve le plus, c'est que la cause des papas n'est pas entendue et que les femmes qui nous gouvernent se foutent toujours de la gueule des papas», a déclaré Serge Charnay en descendant lundi en fin d'après-midi de la grue installée dans le port de Nantes (ouest) dont le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a été longtemps le maire.

L'homme, qui a perdu son droit de visite suite à une condamnation pour soustraction d'enfant, a mis fin à son mouvement, commencé vendredi matin, au moment où deux ministres recevaient des associations de défense du droit des pères.

Cette réunion avait été décidée dimanche par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault pendant cette action qui a fait la «une» des journaux du week-end.

«Nos lois sont plutôt satisfaisantes, les associations le disent mais elles considèrent que les jugements ne sont pas équilibrés», a estimé la ministre de la Justice Christine Taubira, plaidant pour une «place plus importante à la médiation» entre les deux personnes qui divorcent.

«On aurait aimé des mesures. Tout nous laisse à penser que peu de choses vont avancer», a déclaré le président de SOS Papa, Fabrice Mejias, à la sortie de la réunion.Des mouvements féministes se sont étonnées que les ministres aient reçu ces associations de pères, parlant de «manipulations».

En 2010, dans 72,1% des divorces en France, la résidence des enfants est établie chez la mère, contre seulement 7-8% chez le père. 20% des enfants sont en «résidence alternée» (une semaine chez le père, une semaine chez la mère), possibilité reconnue officiellement par la loi depuis 2002.«Ces lois ne sont pas respectées», a déploré le père de Nantes en descendant de sa grue.

L'avocate de la mère de leur enfant, né en 2006, avait fait état de deux soustractions d'enfant - l'une de 15 jours en 2010 et une seconde de deux mois et demi en 2011 - ainsi que de propos menaçants de Serge Charnay à l'égard de la mère.

Selon elle, à la suite de ces soustractions, «la Cour d'appel de Rennes (ouest) a suspendu le droit d'accueil du père».«Son prétendu combat ne doit pas être confondu avec celui de nombreux pères injustement éloignés de leurs enfants», a commenté l'avocate, Me Sandrine Caron, dans un communiqué.

«Je ne suis monté que pour la cause des pères et pas pour mon cas personnel», a déclaré Serge Charnay, applaudi par de nombreux témoins en descendant de sa grue.«Je ne regrette absolument pas» d'avoir emmené mon fils «l'année dernière deux mois en Ardèche, car sinon je ne l'aurais pas vu», a-t-il ajouté.

La situation de ces pères se pose dans de nombreux pays et a provoqué des actions spectaculaires d'alertes de l'opinion publique ou d'actes désespérés.

Au Japon, trois Français se sont ainsi suicidés en l'espace de quelques mois ces dernières années parce que leurs ex-femmes japonaises les avaient totalement coupés de leurs enfants.

Cette situation est vécue au quotidien aussi par des dizaines de milliers de pères japonais de l'archipel où la garde alternée n'existe pas et où dans 90% des séparations les enfants vont à la mère, condamnant les pères à ne jamais les voir ou presque.

(AFP)

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