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Tueries en FranceLe père du tueur charge une avocate de poursuivre le Raid

Une avocate algérienne, Me Zahia Mokhtari, a annoncé avoir été chargée par Mohamed Benalal Merah de poursuivre devant la justice française l'unité spéciale de la police française, pour l'assassinat de son fils.

Le père du tueur attaque, par le biais d'une avocate, l'unité d'élite française.

Le père du tueur attaque, par le biais d'une avocate, l'unité d'élite française.

Keystone

Me Zahia Mokhtari, a annoncé mercredi à l'AFP avoir été chargée par Mohamed Benalal Merah de poursuivre devant la justice française le Raid, pour l'assassinat de son fils, qui a tué sept personnes en France.

"M. Merah s'est présenté hier (mardi) dans notre cabinet à Alger pour nous charger formellement de poursuivre les services de sécurité français (Raid) pour n'avoir pas respecté la procédure pendant la tentative d'interpellation de Mohamed Merah et son assassinat", a déclaré à l'AFP Me Mokhtari.

"M. Merah considère que son fils a été assassiné. Il nous a chargés de porter plainte contre les services de sécurité français", a-t-elle indiqué. "Nous commencerons la procédure dès l'enterrement achevé".

Me Mokhtari a précisé qu'une convention signée entre la France et l'Algérie autorise les avocats des deux pays de plaider devant leur tribunaux respectifs.

Preuves

L'avocate est connue à Alger pour avoir gagné en 2005 un procès devant le tribunal de Memmengen (Allemagne) pour appartenance à Al-Qaïda d'un Algérien, Ibrahim Badaoui, qui a été libéré et est rentré en Algérie. Elle a par la suite fait annuler en 2008 en Algérie une condamnation à mort par contumace de Badaoui.

"Nous détenons des preuves qui nous sont parvenues de personnes qui étaient au coeur de l'événement et qui ont le souci de faire éclater la vérité", a-t-elle ajouté. "Les preuves, nous les présenterons au moment opportun devant le tribunal".

"Je n'aurais pas acceptée une telle affaire s'il n'y avait pas assez de preuves que la procédure n'a pas été respectée par les services de sécurité français (Raid)", a-t-elle affirmé.

Mohamed Merah, 23 ans, a été tué le 22 mars lors de l'intervention des policiers de l'unité d'élite du Raid dans son appartement à Toulouse (sud-ouest). Il avait abattu les 11, 15 et 19 mars, sept personnes: trois parachutistes ainsi que trois écoliers et un enseignant juifs à Toulouse et dans la ville voisine de Montauban.

Lundi, le père du tueur avait déclaré: "je vais engager les plus grands avocats et travailler le reste de ma vie pour payer les frais. Je vais porter plainte contre la France pour avoir tué mon fils".

Selon l'avocate, la procédure judiciaire est un "droit garanti par toutes les constitutions du monde, dont celles de l'Algérie et de la France".

Aveux mis en doute

"Nous allons soutenir nos arguments devant la justice française connue pour son intégrité qui donne le droit à toute personne de traduire en justice même les autorités du pays tels les services de sécurité", a-t-elle dit en référence au Raid.

Me Mokhtari s'en est prise aux personnalités politiques françaises qui ont critiqué les déclarations de Mohamed Benalal Merah lorsqu'il annonçait son intention de porter plainte contre la France pour avoir tué son fils.

"Pourquoi ont-elles (les personnalités politiques françaises) dénigré au plaignant qui a perdu son fils le droit d'aller devant la justice ?", s'est-elle interrogée. "Laissez à la justice le soin de se prononcer. Nous nous conformerons à sa décision quelle qu'elle soit".

Prenant soin de dénoncer les "actes criminels" commis à Toulouse et Montauban "quel qu'en soit l'auteur", Me Mokhtari a mis en doute les aveux du jeune homme aux policiers.

(AFP)

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