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ConjonctureLe PIB en Suisse enregistre une légère croissance

Comparé aux trois derniers mois de 2012. le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,6% au premier trimestre 2013.

Du point de vue de la création de valeur ajoutée, la croissance a été soutenue dans plusieurs secteurs d'activité. Dans le bâtiment et le génie civil, elle a atteint 2,5%.

Du point de vue de la création de valeur ajoutée, la croissance a été soutenue dans plusieurs secteurs d'activité. Dans le bâtiment et le génie civil, elle a atteint 2,5%.

GERALD BOSSHARD-a

L'économie suisse résiste à la morosité conjoncturelle mondiale, grâce à la vigueur de la consommation privée. Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,6% au premier trimestre 2013, comparé aux trois derniers mois de 2012. L'euphorie n'est cependant pas de mise.

En comparaison annuelle, le PIB a gagné 1,1%, a indiqué jeudi le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO). Les résultats dépassent les prévisions des analystes. La croissance du quatrième trimestre 2012 a été révisée à la hausse, à 0,3%, contre 0,2% auparavant.

Le chiffre agrégé est un bon chiffre, mais n'est pas représentatif de tous les secteurs, explique Bruno Parnisari, responsable du secteur conjoncture au SECO. Avant de parler d'une reprise ou d'une accélération de la croissance, il faudrait un mouvement plus uniforme à travers les différentes composantes du PIB, ce que l'on n'a pas encore actuellement, selon lui.

Secteurs sensibles

Du point de vue de la création de valeur ajoutée, la croissance a été soutenue dans plusieurs secteurs d'activité. Dans le bâtiment et le génie civil, elle a atteint 2,5%. L'industrie a, de son côté, renoué avec une légère progression ( 0,3%).

Les domaines sensibles à la conjoncture internationale, comme l'industrie justement, évoluent faiblement depuis plusieurs trimestres, relève Bruno Parnisari. Il reste encore des points d'interrogations et des doutes autour de ces secteurs.

Les activités liées au marché domestique, à la santé ou à l'Etat connaissent en revanche une progression régulière, qui apporte un soutien à l«activité économique. Cela n«est pas le cas dans plusieurs pays européens, note Bruno Parnisari.

Dépense privée en hausse

Dans le détail, les dépenses de consommation des ménages ont augmenté de 0,6% par rapport au trimestre précédent. Les dépenses de consommation de l'Etat et des assurances sociales ont diminué de 0,9%. La formation brute de capital fixe a aussi reculé, de 0,3%.

Les exportations de marchandises ont perdu 0,2%. Mais cette évolution a été marquée par une adaptation du système de relevé du commerce extérieur d'électricité de la Suisse, précise le SECO. Sans elle, elles auraient augmenté de 1,4%. Les importations de marchandises ont baissé, de 2,1%, pour les mêmes raisons.

Europe à la traîne

La Suisse s'en sort mieux que les pays voisins. Au premier trimestre, le PIB de la zone euro a baissé de 0,2% après un recul de 0,6% au trimestre précédent. La Confédération profite aussi d'une croissance démographique robuste, contrairement à d'autres pays, selon Bruno Parnisari.

Dans leur commentaire, les analystes de la Banque cantonale de Zurich se disent «surpris» de la croissance «solide» du PIB helvétique. Les experts du l'institut BAK Basel soulignent, quant à eux, la fragilité de la reprise.

Les résultats du premier trimestre ne contredisent pas les prévisions émises par le SECO en février, précise Bruno Parnisari. Les experts de la Confédération tablent sur une progression du PIB de 1,3%. Reste que plusieurs indicateurs européens ont changé depuis. Les prochaines prévisions, qui seront publiées d'ici à deux semaines, devront en prendre compte.

L'OCDE anticipe, pour sa part, une croissance de 1,4% en Suisse cette année. La BNS prévoit 1 à 1,5%.

(ats)

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